La Commission européenne a lancé une « étude approfondie » sur les conséquences de la fusion Bayer-Monsanto en matière de concurrence. Bruxelles veut assurer à ses agriculteurs « des prix abordables pour les semences et les herbicides ».
Il y a dix jours, la Commission européenne a communiqué à Monsanto et Bayer les griefs qu’elle oppose à leur fusion. Elle a émis des réserves quant au rachat de 66 milliards d’euros en s’appuyant sur les règles « antitrust » de l’Union. La création du plus gros conglomérat mondial de vente de pesticides inquiète en effet Bruxelles, qui s’est lancée dans une étude très poussée de cette fusion, exigeant l’envoi d’une quantité d’informations impressionnante. L’EU veut assurer à ses agriculteurs « des prix abordables pour les semences et les herbicides », d’après la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
Le détail des doléances de la Commission n’a pas été rendu public. On sait pour autant que Bayer est l’une de rares entreprises mondiales qui commercialise une alternative au Roundup, l’herbicide de Monsanto – aussi le plus utilisé du monde. La commission a la pouvoir de bloquer une fusion-acquisition, ou d’exiger des cessions de la part de ses acteurs. Elle doit se prononcer sur cette question avant le 5 mars. Bayer a demandé une liste détaillée des objections européennes de sorte à pouvoir trouve run compromis dans les semaines à venir.
Le géant de l’agrochimie allemand a passé les 12 derniers mois à essayer de s’aligner sur les règles de l’UE. Il a par exemple déjà accepté de vendre certaines de ses filiales de développement de semences, dont le maïs Liberty Link, pour un total de 5,9 milliards d’euros. Le rôle joué par la Commission dans cette opération n’est pas certain. Malgré cette démonstration de bonne volonté, la fusion pourrait toujours être bloquée. De fait, Monsanto est devenu la bête noire des écologistes européens à cause de sa production d’OGM. Ils ont déployé de efforts considérables pour bloquer l’achat, allant jusqu’à créer le hashtag #mergerfromhell (la fusion des enfers).
Ce débat intervient moins d’un mois après le feu vert européen au renouvellement de licence de cinq ans du Roundup de Monsanto. Cela pourrait constituer un signal positif pour les deux groupes d’agrochimie. Toutefois, ayant perdu la première manche dans leur combat pour faire interdire l’herbicide à base de glyphosate du sol européen, les activistes écologistes voient l’interdiction de cette fusion comme une seconde manche, et ne semblent pas prêts à lâcher un pouce de terrain.
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