Un nombre croissant de bovins souffrirait de tumeurs et d’infections provoquées par l’accumulation de métaux et de plastiques dans leur estomac.On parle de « maladie des déchets ».
De plus en plus de bovins sont affectés par la « maladie des déchets ». Ces derniers ingèrent accidentellement des déchets plastiques ou métalliques en broutant, risquant à terme de développer une occlusion intestinale, qui peut causer le décès de l’animal. En cause : les canettes jetées au bord des routes que les troupeaux réduisent en miettes, les restes d’emballages qui se glissent dans les pâtures ou le foin.
Pour les autres, ces déchets provoquent des perforations des tumeurs et des lésions. Aussi de nombreux agriculteurs introduisent des aimants dans l’estomac de leurs bêtes afin de limiter les dégâts. En France, Interbev (interprofession bétail et viande) estime à 60.000 le nombre de gros bovins victimes de tumeurs et d’infections provoquées par l’accumulation de déchets dans leur estomac.
Ces dernières représentent une perte substantielle pour les éleveurs : à l’abattoir, leurs carcasses sont partiellement ou entièrement détruites.
Aussi, l’organisation interprofessionnelle du bétail et de la viande préconise de « surveiller l’état des pneus et retirer les pneus en décomposition, prêter attention à ne pas perdre ou oublier du petit matériel (pointes, vis,…) et à ne pas laisser de la limaille de fer lors de travaux de bricolage en prairie ou en stabulation, etc ».
Pour éviter péritonite, péricardite, abcès, fièvres et troubles du comportement, c’est Interbev qui incite également les éleveurs à « administrer systématiquement des aimants aux bovins pour capter les corps métalliques » et éviter qu’ils se déplacent dans l’organisme de la vache et y cause trop de dégâts. Une technique assez primaire, mais semblerait-il efficace.
Il faut cependant toujours trouver une solution pour limiter ces pollutions, plutôt que de traiter les symptômes. En outre, la question se pose également pour les résidus de plastiques, issus de la fragmentation d’emballages et des pneus hors d’usage (très peu recyclés), largement responsables de la maladie des déchets.
« Ces derniers jours, nous avons été contactés par un journal sud-africain, une ONG indienne… le problème est mondial », note l’ONG Recycling Netwerk Benelux. Cette dernière a publié un rapport estimant que 11 000 à 13 000 vaches souffrent de lésions de l’appareil digestif chaque année à cause des déchets ingérés.