En Angleterre, une ferme a équipé 50 vaches de colliers reliés au dispositif 5G qui permettent d’automatiser la traite et contrôler l’évolution de l’état de santé des animaux à distance.
La 5G (pour cinquième génération) est pressentie comme la prochaine révolution technologique qui va révolutionner nos vies et notre usage d’internet. Celle-ci repose sur l’utilisation de fréquences plus élevées du spectre de fréquences utilisées pour porter les ondes, ouvrant la porte à des débits de données bien plus importants.
Si ses conséquences pourraient être révolutionnaires, la technologie derrière la 5G ne l’est pas vraiment. Elle se base en effet sur le recours aux ondes dite « millimétriques » (des fréquences en dessous de 6 GHz). Elle permet ainsi des débits de télécommunication mobile de plusieurs gigabits de données par seconde, soit près de mille fois la vitesse des réseaux mobiles en 2010 et jusqu’à 100 fois plus que la 4G. Et c’est dans nos champs qu’on peut en observer une des premières applications.
Le géant des télécommunications britannique Cisco a lancé un premier test de la technologie 5G dans l’Agricultural Engineering Precision Innovation Centre (Agri-EPI Centre) de Shepton Mallet (sud-est de l’Angleterre). Cinquante vaches y sont ainsi équipées de colliers connectés qui permettent une surveillance de la santé pouvant transmettre des données biométriques et aider les travailleurs à surveiller le troupeau de loin.
« Nous testons la capacité de la 5G à transmettre les données de nos capteurs beaucoup plus rapidement, et non plus via le PC de la ferme et une connexion Internet haut débit lente », a déclaré Duncan Forbes, gestionnaire de projet au Centre Agri-Epi. « Et l’importance de cela est que cela signifie que ce type de technologie pourrait être utilisé non seulement dans les fermes, mais dans les communautés rurales de tout le pays ».
Grâce à une application smartphone appelée Me + Moo, les agriculteurs peuvent suivre chaque animal individuellement et en détail. « C’est rassurant de savoir que les vaches sont heureuses, en bonne santé et normales, mais aussi d’avoir une alerte précoce lorsqu’elles tombent malades, sont enceintes ou doivent être examinées », a souligné Duncan Forbes.
Certaines actions ont aussi été automatisées : « Parmi les gadgets connectés à la 5G, les vaches portent un collier qui contrôle un système de traite robotisé. Lorsque la vache se sent prête à être traite, elle se rapproche des portes de la machine qui s’ouvrent automatiquement. L’appareil reconnaît l’individu afin de bien attacher ses trayons pour la traite, tandis que la vache gagne une récompense alimentaire » précise Cisco.
Le développement de la 5G est plus largement soutenu par Bruxelles. La commission européenne a ainsi estimé que « les réseaux de cinquième génération seront à l’avenir l’épine dorsale de nos sociétés et de nos économies, reliant des milliards d’objets et de systèmes, y compris dans des secteurs critiques comme l’énergie, les transports, les banques et la santé, ainsi que des systèmes de contrôle industriel qui véhiculent des informations sensibles et étayent des dispositifs de sécurité ».
Elle appelle toutefois à la mesure dans son adoption, notamment pour des raisons de sécurité. « Les processus démocratiques tels que les élections s’appuient de plus en plus sur les infrastructures numériques et les réseaux 5G, d’où la nécessité de remédier à toute vulnérabilité dans ce domaine et l’importance des recommandations formulées par la Commission dans la perspective des élections au Parlement européen en mai prochain », estime l’exécutif européen.