Considérant la consultation nationale sur les pesticides, notre éditorialiste s’interrogeait récemment sur ce que pourraient bien avoir à dire les Français au sujet de l’agriculture de demain. Le numéro vert du collectif d’agriculteur Ici La Terre compte bien apporter des réponses aux citoyens qui se posent des questions comme nous l’explique Jérôme Regnault, agriculteur, apiculteur et porte-parole d’#IciLaTerre.
The European Scientist : Pouvez-vous nous présenter le collectif Ici La Terre et en quoi consiste ce Numéro Vert que vous avez mis en place ?
Jérôme Regnault : Le collectif ICI La Terre rassemble à ce jour plus d’une centaine d’agriculteurs. Nous nous sommes regroupés pour pour apporter une réponse pratique et professionnelle aux consommateurs inquiets par le climat anxiogène actuel sur l’agriculture, un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Nous avons décidé de fonder une cagnotte pour financer la mise en place d’un numéro vert (le 0805.382.382). Celui-ci fonctionne depuis le jeudi 19 septembre. Il est accessible tous les jours du mardi au samedi entre 12 heures et 18 heures et nous nous relayons – week-end compris – pour répondre aux questions du public. Avec la consultation nationale, c’est le moment opportun de répondre aux interrogations des Français et de tout faire pour ne pas les laisser dans l’incertitude. Il faut jouer la carte de la transparence la plus totale et répondre sans ambages. Nous sommes prêts à répondre à toutes les questions aussi bien sur nos méthodes de travail, les produits que nous utilisons, nos équipements, ce que nous gagnons… Il ne doit y avoir aucun secret ou sujet tabou entre nous et le public. Car celui-ci est coupé totalement de ses racines agricoles et il est important qu’il puisse parler à des agriculteurs pour pouvoir être rassuré. De la même manière il est important pour nous d’avoir ce contact pour mieux savoir à qui nous nous adressons et mieux comprendre ce que veulent les consommateurs.
TES : Comment réagissent les curieux qui vous appellent ?
JR : Jusqu’à présent tout se passe sans problème. L’accueil général est très positif. Les gens ne sont pas agressifs du tout, ils apprécient qu’on leur rende ce service. Certains affichent même un véritable soutien, ils sont contents de pouvoir parler à un homme du métier en direct. Je dois dire qu’avec mes collègues nous avons éprouvé un grand soulagement, car nous appréhendions de trouver des attitudes agressives en face de nous.
TES : Vous avez de nombreux détracteurs, qui sont-ils et de quoi vous accusent-ils ?
JR : Je ne suis pas le mieux placé pour parler de nos détracteurs. Ce qui m’intéresse, c’est le consommateur et le rétablissement de la confiance. Car des agriculteurs ont été l’objet d’attaques de riverains alors qu’ils étaient en train de traiter leurs champs ou sortir leurs animaux. L’heure est grave !
TES : Comment vous défendez-vous contre toutes les attaques ?
JR : Tout d’abord ce numéro vert est la preuve concrète que nous sommes ouverts et pas fermés. Nous devons rattraper des années d’absence de dialogue entre les agriculteurs et les citoyens. Il faut recoller les morceaux. Or nous n’avons rien à cacher ! Au contraire, nous gagnerons d’autant plus la confiance que nous ferons connaitre nos pratiques. Tous les produits que nous utilisons sont homologués par le Ministère qui s’appuie sur les avis de l’ANSES. Notre matériel est vérifié sans arrêt en accord avec la nouvelle législation qui définit plus d’une centaine de points de contrôles. Ce qui est frappant et nous touche directement dans nos pratiques quotidiennes, c’est que les contraintes que nous subissons sont toujours plus fortes et les contrôles nous forcent à une rigueur sans faille… Hélas, tous ces efforts ne payent pas en terme d’image d’où la nécessité de les expliquer à haute voix.
TES : Qu’attendez-vous de la consultation citoyenne mise en place par le gouvernement ? Pensez-vous que cela va permettre ce dernier de fixer les distances de sécurité ?
JR: Les questions de santé publique sont destinées aux scientifiques, aux médecins…en l’occurrence aux spécialistes. Les citoyens ne peuvent raisonnablement pas répondre aux questions posées. En ce qui me concerne, j’ai une compétence agricole donc j’ai un regard pragmatique sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Je ne souhaite pas rentrer dans des débats idéologiques stériles. Ce n’est pas l’objet d’ici LaTerre de donner des avis.
TES : Le monde agricole est en train de vivre une mutation avec d’une part la pression des ONG écologistes et d’autre part la digitalisation et l’implémentation de la smart-agriculture
JR :Cette mutation se fait d’autant plus sentir qu’elle arrive à une période charnière. La génération du baby-boom part à la retraite et la nouvelle génération qui est en train de les remplacer s’interroge sur l’avenir de la profession. Il est important de ne pas décourager cette jeunesse. Car il en va de l’avenir de nos campagnes, de notre culture, de notre alimentation… bref de la France.
moi je veux bien mais:
a coté de chez moi, traitements répété par coup de vent ou fort coup de vent parfois. et quand en hiver les perturbation se succèdent ,il ne peuvent parfois pas faire autrement ,(mais certains s’en foutent…,etc ,alors comment voulez vous qu’on croit les discours rassurant,ou que les agriculteurs fassent la police chez eux ,sinon l’ambiance continuera a se degrader….