L’exécutif européen a validé le plan de transition numérique de l’agriculture grecque sous l’empire de la nouvelle PAC (2020), un programme qui fait la part belle à l’agriculture de précision.
Le projet de « transformation numérique de l’agriculture grecque » a reçu le feu vert de l’union européenne la semaine dernière. Ce plan qui s’appuie largement sur les technologies d’agriculture de précision – une première du genre en Europe – a convaincu la Commission européenne. Il s’agit des lignes directrices qui porteront le projet agricole d’Athènes sous l’empire de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) post-2020. Le nouveau texte chargea les états membres de la distribution d’aides et des financements pour l’innovation et la numérisation pour le secteur.
« La numérisation et l’agriculture de précision présentent un énorme potentiel pour améliorer la compétitivité et le développement durable de la production agricole européenne, ce qui apporte une valeur ajoutée et crée des emplois au niveau du secteur agro-alimentaire », s’est félicité le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan. « La décision du gouvernement grec de saisir ces opportunités est très réjouissante, et je salue particulièrement la collaboration entre les ministères, les universités et les agriculteurs, qui débouchera sur un résultat positif pour tous les acteurs », a-t-il ajouté.
« La transformation numérique du secteur de l’agriculture est une voie à sens unique pour laquelle nous devons travailler tous ensemble : l’État, la communauté universitaire, les entreprises rurales, les coopératives, les conseillers agricoles et avant toute chose, les agriculteurs, jeunes et moins jeunes », précise Stelios Rallis, secrétaire général de la politique numérique. Afin de concentrer les efforts et de faciliter le partage de l’information, Athènes a créé une plateforme dédiée. Toutes les données récoltées appartiendront à l’État.
« Les agriculteurs, mais aussi les centres de recherche et universitaires auront accès à cette plateforme afin d’encourager l’innovation et de créer de nouvelles applications et logiciels dans des domaines comme l’industrie alimentaire et l’environnement », a expliqué Stelios Rallis. Et les sources seront nombreuses : « Avec l’aide des 6 500 stations, de la collecte de données et des réseaux de téléphonie mobile, les données liées à la production agricole, concernant par exemple la température, le sol, l’air, et l’eau, sont collectées et transmises à la plateforme ».
Le système est déjà prévu pour superviser la moitié des terres arables en Grèce, soit environ 8 millions d’hectares. « Les agriculteurs recevront par SMS – pas nécessairement sur un smartphone – des avertissements en cas de conditions climatiques extrêmes, et dès la seconde année, des informations personnalisées sur l’irrigation, la fertilisation et la protection des plants », poursuit Stelios Rallis.
Le plan prévoit aussi un coup de pouce au secteur agro-alimentaire – notamment grâce à une standardisation des services – qui, d’après les estimations, devrait créer 200 000 nouveaux emplois et pourrait générer plus de 12 milliards d’euros.