
Dans un nouveau rapport, le Conseil économique social et environnemental plaide pour un d’élargissement du champ d’application du label AB en prenant en compte une agriculture bio locale et des conditions de commercialisation équitables pour les producteurs.
Le Conseil économique social et environnemental (CESE) appelle à un label unique pour les produits agricoles français à la fois bio, locaux et équitables. Dans un rapport publié le 13 juin 2018, le Centre propose 18 avancées pratiques pour le pays, allant plus loin que les normes européennes posées par la feuille verte (ou Eurofeuille). « Depuis 2009, label Agriculture biologique (AB) et le logo européen Eurofeuille coexistent en se référant au même cahier des charges », écrit le CESE dans son rapport. Aussi, préconise-t-il d’élargir le label français afin de prendre en compte de nouveaux éléments.
« La certification en agriculture biologique porte essentiellement sur des modes de production prenant en compte les aspects sanitaires et environnementaux (absences de traitements phytosanitaires, d’antibiotiques…) ainsi que des critères liés au bien-être animal », explique le CESE, ce qui ne satisfait pas « le 1er critère d’achat alimentaire en 2017 ». Le rapport révèle que la priorité des consommateurs français est « un produit fabriqué à proximité du lieu d’achat ». Une piste serait de fusionner le label avec ses cousins SIQO (pour Signes Officiels de la Qualité et de l’Origine).
Ce derniers – AOP et AOC (Appellation d’origine protégée/contrôlée), le label rouge, le STG (Spécialité traditionnelle garantie) ou encore l’IGP (indication géographique protégée) – « représentent plus d’un tiers en valeur de la production agricole nationale », souligne Jean-Louis Josep, membre du CESE et rapporteur du projet. « Les consommateurs s’interrogent sur la qualité de l’alimentation et sont demandeurs d’un renforcement de la qualité sanitaire et d’une meilleure traçabilité des produits » explique-t-il, avant d’appeler à l’ajout « de critères sociaux, environnementaux et sanitaires ».
Si certains ont peur d’un élargissement qui pénaliserait les produits français au sein de l’espace européen, en imposant des nouvelles contraintes, le CESE voit les choses d’un autre œil. « Les Français étaient les premiers créateurs en Europe des signes officiels de qualité, dès 1935 avec la première AOC viticole, celle des Côtes du Rhône », explique Dominique Marmier, co-rapporteur, « donc pourquoi pas lancer une expérimentation en France, qui pourrait à terme s’étendre ? »