Un abattoir mobile va être expérimenté pendant 4 ans en France avant une éventuelle adoption définitive. Une solution beaucoup plus humaine, selon les éleveurs.
Prévue par la loi Egalim, la création d’abattoirs mobiles est possible, depuis mardi, et la publication au Journal officiel d’un décret autorisant son lancement sur une base expérimentale de quatre ans. Le dispositif couvre en réalité plusieurs camions – abattage, découpe, frigo… – qui circuleraient de ferme en ferme. L’objectif de cette mesure est de réduire le transport et donc de limiter la souffrance et le stress des animaux.
« Tous les 15 jours, quand je décharge ma bête à l’abattoir, je suis dépossédée et je croise les doigts pour que tout se passe bien jusqu’à l’acte de mise à mort » explique Émilie Jeannin, éleveuse de Charolaises en Côte-d’Or. Cette dernière fait parti des voix qui se sont levées afin de soutenir cette mesure. Plus d’une vingtaine de groupes paysans se sont montrés intéressés par ce projet en Bourgogne, mais aussi dans l’Allier, la Loire, l’Ain, le Rhône, le Cher, le Puy de Dôme, les Ardennes, la Normandie…
« Nous sommes convaincus que ce laps de temps sera à même de convaincre de l’utilité de tels outils et de la nécessité de faire évoluer définitivement la réglementation », s’est pour sa part réjoui le syndicat agricole Confédération paysanne qui a beaucoup milité en faveur de cette mesure. Pour le syndicat, cette loi devrait permettre la mise en place un modèle économique solide basé sur une filière courte. Elle servira également à identifier les éventuelles difficultés d’application de la réglementation européenne
La mesure n’est en effet pas une exclusivité française : elle est déjà en place en Allemagne ou en Suède depuis plusieurs années. « On essaie de mettre en adéquation nos boulots et nos vies avec nos convictions personnelles et ça c’est génial, c’est absolument génial ! » a réagi Emilie Jeannin lors de l’adoption de la loi, après trois ans d’attente.
Concrètement, toute personne souhaitant participer à ce programme doit tout d’abord obtenir un agrément de la préfecture. Le dossier constitué doit comporter notamment :
- un engagement de signer un protocole permettant l’organisation de l’inspection sanitaire ainsi que des contrôles,
- un engagement de communiquer les informations nécessaires à l’évaluation de l’expérimentation.