En 2018, seule la moitié des volumes de poissons pêchés en France étaient issus de stocks exploités de manière durable d’après une étude de l’Ifremer.
Vendredi 1er février, à Paris, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) rendait publique son état des lieux de la ressource halieutique en France. Le document établir que sue les 422 588 tonnes de pêche fraîche réalisés par l’industrie française, moins de la moitié des stocks (48 %) sont exploités de façon durable, c’est-à-dire en laissant aux adultes assez de temps pour maintenir la population de l’’espèce. En outre, 27 % des stocks sont clairement sont surexploités.
Parmi les espèces les plus affectées par la surpêche, l’Ifermer cite également le cabillaud, l’églefin, le merlu et le merlan. Les stocks de la coquille Saint-Jacques, lde sole ou encore le thon rouge ont quant à eux augmenté. « La pression de pêche a très fortement diminué depuis le milieu des années 2000 » note l’institut, soulignant l’effet positif probable « des mesures de gestion appliquées depuis 2007 ».
Pour parvenir à ces résultat, l’équipe de chercheurs s’est appuyée sur des historiques de capture, des estimations d’abondance, les caractéristiques biologiques de l’espèce. Le rapport souligne toutefois que près de 200 stocks, soit un quart d’entre eux, ne bénéficient d’aucune évaluation précise. « Nous avons tout de même quelques données sur ces stocks, mais elles sont insuffisantes pour établir une évaluation précise », déplore Alain Biseau, coordinateur des expertises halieutiques à l’Ifremer.
Pour les autres, le résultat est sans appel : c’est la Méditerranée connaît les plus mauvais résultats, avec 36 % de stocks surpêchés et où la pratique de la pêche « reste globalement préoccupante », d’après les experts. Cela est su à l’absence de quotas, sauf pour le thon rouge, pour les pêcheurs du Sud. A contrario la Manche et la mer du Nord font figure de bonnes élèves, avec 65 % des stocks exploités raisonnablement.
La nouvelle tombe alors que le Marine Stewardship Council (MSC), une organisation internationale qui certifie la durabilité des pêches, met en garde contre la surpêche des maquereaux. Le stock mondial serait ainsi en effet tombé « en deçà de ses limites biologiques, dans un contexte où les captures des pêcheurs restent bien supérieures à celles recommandées par les scientifiques ». Le « point limite » d’exploitation maximale durable établi par Bruxelles est atteint. L’équilibre ne pourra être retrouvé d’ici à 2020-2021 que par une réduction de 68,2 % des captures.
Il ressort enfin de ce rapport que la France s’inscrit dans la moyenne européenne, qui présente une gestion durable globale de ses ressources halieutiques de 52 %. « Sur le long terme, on est sur une tendance plutôt positive, y compris pour la France », estime ainsi Alain Biseau. La route reste cependant longue pour honorer l’objectif de pêche durable intégrale en 2020.