La multiplication des cas de peste porcine pousse la Pologne à construire un mur le long de sa frontière afin d’éviter l’infiltration de sangliers malades sur son territoire.
La peste porcine africaine (PPA) continue de progresser à l’est de l’Europe, menaçant les populations porcines domestiques. Ainsi, 4 584 cas et foyers de PPA ont été déclarés en Europe dans 8 pays (Russie, Pologne, Ukraine, Biélorussie, Moldavie et pays Baltes) du 1er janvier 2014 au 22 mars 2017. La maladie a progressé à l’intérieur des terres depuis les zones frontalières – un phénomène particulièrement observé dans les pays Baltes et en Pologne. Cette maladie hémorragique très contagieuse est sans danger pour l’homme, mais elle peut décimer des élevages. Elle se transmet par les tiques et par mouches piqueuses, les locaux contaminés, les véhicules, le matériel ou les vêtements d’après l’OIE (Organisation mondiale pour la santé animale).
En Pologne, le nombre de déclarations de cas chez des sangliers sauvages continue d’augmenter depuis fin 2016. La grande majorité des cas se sont déclarés à proximité de la frontière Est du pays avec la Biélorussie d’après le comité permanent du PAFF « Plants, Animals, Food and Feed » dans son rapport du 30 novembre 2016. « En raison de ce nombre élevé de cas en Pologne à la frontière avec la Biélorussie et bien que nous ne disposions que de très peu d’informations pour la Biélorussie, il est légitime de penser que la maladie est largement présente dans ce pays », soulignait la plateforme nationale de surveillance épidémiologique en santé animale (ESA).
Aussi, le gouvernement polonais a décidé de construire l’une des clôtures les plus longues du monde, le long de sa frontière orientale : plus de 1200 km de mur afin d’empêcher les sangliers porteurs de la maladie de s’introduire sur son territoire. La clôture en acier devrait mesurer deux mètres de haut, et longer les frontières entre la Pologne et l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie. « La clôture doit être construite de manière à assurer notre sécurité, a déclaré la semaine dernière, devant les médias polonais, Robert Telus, député et membre du comité parlementaire chargé du développement rural et de l’agriculture. Nous devons nous assurer que les sangliers n’entrent pas dans le pays et que nous gardons nos éleveurs de porcs en sécurité. »
Il n’existe actuellement pas de vaccin contre la PPA. Une épidémie a touché l’Espagne et le Portugal en 1960. Ces pays ont mis trente ans à l’éradiquer.