Le développement de l’agriculture urbaine présente de nombreux bienfaits sociaux, environnementaux, économiques et territoriaux, pour nos villes.
Les potagers prennent de plus en plus de place sur les toits de nos villes – et c’est une bonne nouvelle. Des nouveaux espaces, souvent inutiles (toitures, parkings, usines désaffectées, containers…) sont en effet en train de devenir des lieux de culture d’horticulture, d’élevage, de pêche, de sylviculture, de production fourragère ou encore laitière… Un phonème qui permet de partiellement compenser la croissance rapide des villes, sont impact en termes de flux de consommation, mais aussi d’impact sur les écosystèmes. Elle permet ainsi de tempérer la destruction des habitats naturels du fait de l’expansion de l’urbanisme et de renforcer la biodiversité en ville.
Dans un avis présenté mercredi 12 juin, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a en effet lancé un appel au développement de l’agriculture urbaine afin de combattre l’apparition d’îlots de chaleur urbaine. « A Valence, les températures relevées au sein des espaces verts s’avèrent plus fraîches de 2,5°C par rapport aux températures maximales mesurées en ville », note le Cese. Le rapport souligne également l’importance de recréer un lien entre les citadins et la production d’une alimentation reposant des modes de production durables. Elle constitue également un moteur de développement non négligeable pour l’économie locale.
Avec 300 grands projets à vocation marchande en France selon l’AFAUP, l’Hexagone semble avoir décidé de se pencher sérieusement sur ce secteur. On estime aujourd’hui qu’il pourrait nourrir entre 3 et 15% de la population des agglomérations françaises (étude AgroParisTech) – 10% pour la ville de Paris. La capitale française s’est d’ailleurs engagée à accueillir la plus grande ferme urbaine en toiture du monde – une exploitation de 14 000 m2 qui devrait être inaugurée en 2020. Plus d’un millier de fruits et légumes d’une trentaine d’espèces différentes y seront plantés.
« Il est nécessaire d’encourager politiquement et financièrement les projets d’agriculture urbaine qui remplissent des fonctions environnementales, alimentaires et sociétales », s’enthousiasme Pascal Mayol, co-rapporteur de l’avis du Cese et membre du conseil scientifique de FNH. « Certains projets productivistes de cultures en intérieur ne permettent pas de végétaliser la ville, sont fortement énergivores et ne respectent pas la saisonnalité. À ce titre ils présentent peu d’intérêt pour la résilience urbaine face au réchauffement climatique et ne doivent pas bénéficier de soutiens publics » tempère-t-il.
Un avis qu’on retrouve dans le document : « Tous les types d’agriculture urbaine ne répondent pas aux enjeux de durabilité des villes, pointe le Cese. Si certains méritent d’être déployés dans le cadre de ce besoin de résilience, d’autres interrogent sur leur cohérence avec cet objectif ». Celle-ci « doit s’inscrire dans une vision globale de maintien et de création de corridors écologiques et d’habitats favorables aux espèces sauvages locales, en favorisant notamment la diversité floristique ou encore en intégrant des parties non productives et non gérées » conclut le texte.