Après une session record de 47 heures, le Conseil de l’agriculture et de la pêche augmente le nombre d’espèce de poissons protégées par une limite de rendement maximal durable. Elles sont désormais 53 – neuf de plus que l’an dernier.
Les ministres de la pêche de l’Union Européenne (UE) ont établi les quotas sur les principaux stocks halieutiques commerciaux en Mer du nord et dans l’océan Atlantique pour l’année 2018. D’après un communiqué de la Commission Européenne, le Conseil de l’agriculture et de la pêche a ainsi étendu à 53 espèces le rendement maximal durable – contre 44 l’année précédente.
Ce chiffre définitif a été atteint mercredi matin (13 décembre) après une session qui aura duré pas moins de 47 heures. Les négociations se fondaient sur la proposition du le commissaire à la pêche, Karmenu Vella de limitation du total admissible des captures.
Les négociations étaient particulièrement tendues cette année du fait de l’échéance prochaine fixée pour la de fin de la surpêche en Europe – 2020 –, une mesure contraignante pour les états membres. Durant les deux jours de débat, le Conseil a refusé l’accès à la salle à des lobbyistes envoyés par les groupes de l’industrie halieutique du Danemark, de Belgique et des Pays-bas. Ils avaient tenté de pénétrer dans l’hémicycle en se faisant passer pour des journalistes.
« Nous sommes à mi-parcours pour l’échéance de 2020. D’ici là aucune espèce de poisson ne doit être victime de surpêche. Grâce à l’accord d’aujourd’hui, les deux-tiers des espèces qui vivent dans l’Atlantique ou la Mer du nord seront protégées en 2018 », explique Karmenu Vella
« Aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur des prises équivalentes à 5 milliards d’euros pour les 50 000 pêcheurs européens. Grâce à une gestion raisonnable sur ces dernières années, les performances économiques e la flotte européenne se sont améliorées sensiblement, et les pêcheurs ont augmenté leurs profits », développe le Ministre de l’écologie estonienne Siim Kiisler.
« L’industrie de la pêche ont franchi une étape aujourd’hui en mettant plus de stocks sur la voie de la durabilité et en s’assurant d’une exploitation durable de davantage de stocks » s’en pour sa part enthousiasmé le président adjoint de l’ONG Oceana in Europe, Lasse Gustavsson.
Tout le monde ne partage cependant pas cet enthousiasme. L’expert en politiques halieutiques de BirdWatch, Fintan Kelly, a rappelé que l’EU se trouvait « à un tournant ». Il s’était rendu à Bruxelles pour superviser les négociations. « Les progrès accomplis sont toujours en deçà de efforts nécessaires afin de remplir l’objectif contraignant de la fin de surpêche en 2020 » a-t-il mis en garde.
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