Bruxelles conteste la décision provisoire du ministère du commerce des États-Unis d’appliquer des droits de douane sur les olives espagnoles.
Fin janvier, le ministère américain du Commerce a fait part de son intention d’imposer des droits antidumping sur les produits oléicoles exportés par les entreprises espagnoles. Washington estime en effet que le prix de vente des olives espagnoles est inférieur à leur valeur réelle. « Les États-Unis apprécient leurs relations avec l’Espagne, mais même les pays amis doivent respecter les règles », précise Wilbur Ross, le secrétaire américain du Commerce. Cette mesure n’est pas anodine : 70,9 millions de dollars d’olives d’Espagne ont été exportées aux États-Unis en 2016.
Dans le texte adopté jeudi, les députés européens s’inquiètent « des conséquences négatives » que cela « pourrait avoir sur le modèle agricole européen tout entier ». Réuni en session plénière à Strasbourg pour répondre à cette annonce, le Parlement européen a en effet émis une proposition de résolution commune réfutant l’existence de « subventions accordées par l’Union européenne aux producteurs (…) [qui] pourraient constituer un cas de concurrence déloyale » exercée dans le cadre de la PAC. Dans ce texte adopté le 15 mars, le Parlement européen a invité Washington « à revenir sur la décision provisoire »
Les eurodéputés appellent ainsi Washington à « rétablir une approche mutuellement constructive dans ce domaine, au profit des producteurs et des consommateurs des deux côtés de l’Atlantique ». En cas d’un refus américain, les élus bruxellois demandent à la Commission européenne « d’entreprendre toutes les actions diplomatiques nécessaires (…) pour défendre le système d’aides de la PAC (Politique agricole commune) », « d’étudier la possibilité de contester toutes les décisions finales américaines devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce) », et de « poursuivre l’assistance fournie au secteur des olives espagnoles ».
Cette mesure fait écho au inquiétudes exprimées par Pekka Pesonen, secrétaire général du syndicat d’agriculteurs européen, Copa-Cogeca. « Les États-Unis sont un marché important pour les produits agroalimentaires de l’UE. Nous entretenons avec eux des relations commerciales stables en ce qui concerne l’agriculture, que nous ne souhaitons pas mettre en péril. Nous appelons à la modération dans les discussions bilatérales afin de garantir que les agriculteurs n’auront pas à en subir les conséquences », a-t-il déclaré, « des taxes sur l’importation d’olives espagnoles qui équivaut clairement à du protectionnisme ».