Un projet porté par Campus de Technologie et d’Innovation de l’association BLC3 veut permettre de recycler les déchets agricoles pour produire des biocarburants au Portugal.
Le Campus de Technologie et d’Innovation de l’association BLC3, qui développe des activités de recherche et d’intensification technologique d’excellence qui pilote le projet, « développe actuellement un projet d’économie circulaire dans le secteur agricole, afin d’utiliser les déchets d’activités agricoles, comme ceux engendrés par la taille des oliviers, des vignes ou d’autres arbres fruitiers » pour « produire des biocarburants avancés ». Ces derniers « ressemblent et sont équivalents aux carburants utilisés dans le secteur agricole ».
« L’agriculture est cruciale pour notre économie et l’intégration de l’utilisation efficace des ressources pourrait en renforcer la compétitivité », précise João Nunes, Président de La BLC3. Aujourd’hui, le secteur agricole portugais souffre en effet de la taille relativement réduite des exploitations – 360 000 pour 3,6 millions d’hectares de terre cultivées au niveau national. Aussi « le niveau de compétitivité [de l’industrie] n’est pas très élevé » et cela a « des répercussions sur l’utilisation des ressources et les émissions de gaz à effet de serre ».
En outre, les spécificités du climat ont favorisé des cultures qui produisent une quantité importante de déchets boisés – ou déchets d’élagage : 360 000 hectares d’oliveraies, 178 000 hectares de vignes et 45 000 hectares d’arbres fruitiers. « Nous pourrions valoriser un million de tonnes de déchets chaque année, et ce, dans ces secteurs seulement » souligne João Nunes. Toutefois, c’est « un chiffre qu’il est toujours difficile d’établir, car il dépend lui-même de la production agricole », prévient-il. Mais le développement des « régions intelligentes » pour laquelle milite l’association pourrait aider à dépasser cet obstacle.
Grâce à ce projet, « les émissions de gaz à effet de serre afficheront un niveau bien moins élevé qu’avec les énergies fossiles ». Cette initiative combinerait ainsi trois vertus : une baisse des émissions nationales, une valorisation des déchets et un renforcement de l’innovation en milieu rural. Elle se veut à la pointe d’un « nouveau modèle qui fait avancer la recherche et le secteur hightech, qui rassemble plusieurs visions et sociétés, et qui soutient le développement du tissu économique des zones rurales et des régions intérieures » explique ainsi l’association.
« Les systèmes de cultures agricoles, qui produisent de la biomasse en grande quantité, pourraient et auraient intérêt à contribuer à la production de leurs carburants », a conclu le PDG de la BLC3.