L’agriculture de précision offre de nombreuses pistes susceptibles d’améliorer les conditions de vie de nos éleveurs, mais aussi de leur bétail.
L’agriculture de précision (smart farming) est une véritable troisième révolution agricole. Les industriels de la filière des agroéquipements l’ont bien compris, et en conséquence, ils investissent plus de 4 % en moyenne de leur chiffre d’affaires chaque année en recherche et développement. Et l’élevage ne sera pas épargné par cette tendance (analyse des données, taches automatisées, robotique de pointe, les possibilités sont variées).
Les avancées technologiques (et particulier l’intelligence artificielle) permettent un meilleur contrôle de ses troupeaux et de sa production, ce qui a terme permet aux éleveurs de coller au plus près aux demandes des consommateurs et aux attentes de la société, tout en facilitant le respect des nouvelles réglementations. Elle réduit également la pénibilité de nombre de tâches, et à ce titre renforce l’attractive des métiers agricoles
L’analyse en temps réel des données contribue aussi le bien âtre des animaux d’élevage – avec une optimisation du confort de bêtes et un suivi santé, des conditions de température et d’humidité immédiats. L’enregistrement des toux porcines et des capteurs infrarouges ont aussi permis d’identifier les bêtes malades avant la propagation d’une maladie et de superviser al quarantaine des animaux à risque.
L’Asie est pionnière dans ce secteur, mais l’Europe est en train de prendre le pas, après une période d’hésitation due à la question de la protection des données personnelles (le stockage, la durée de conservation, leur utilisation à des fins commerciales). Mais des initiatives comme le RGPD, adopté en novembre 2018, ont permis d’écarter ces inquiétudes en complétant le cadre de protection des usagers de ces nouvelles technologies.
Enfin, l’agriculture de précision a un impact bénéfique sur les performances environnementales de nos exploitations. Les mégadonnées (big data) générées par l’IA peuvent ainsi aider à contrôler et à optimiser l’utilisation de l’eau ou de traitements médicaux. L’IA a ainsi permis de réduire de 30 % l’utilisation produits phytopharmaceutiques dans l’agriculture française. Et nous n’en sommes qu’au début, d’après le secteur, ces baisses pourraient atteindre 50 % en prenant en compte les futures nouvelles technologies actuellement disponibles sur le marché.
L’animal peut être perçu comme une ressource ou alors comme un partenaire de travail, comme le soulignait l’INRA. « Aujourd’hui nous sommes responsables des conditions dans lesquelles nous élevons nos animaux », explique le biologiste et éthologiste spécialisé dans les herbivores, Xavier Boivin, tenant de la seconde approche. « Il ne s’agit pas simplement de les protéger mais aussi de comprendre leurs besoins et de leur offrir une qualité de vie correspondant à ces besoins ». Une tâche largement facilitée par le smart farming, si toutefois ces outils sont utilisés à des fins éthiques.