
Les incertitudes sur le modèle futur des relations commerciales entre l’UE et le Royaume-Uni inquiète le secteur agroalimentaire britannique. Les députés britanniques de la commission énergie, industrie et stratégie expliquent qu’un Brexit sans accord « doit être évité à tous prix ».
Le Brexit n’a pas encore été traduit en termes économiques – et pour cause : les négociations ne sont pas terminées. Pourtant, plusieurs secteurs de l’économie britannique ont mis en garde contre une sortie de l’union sans accord. Le dernier en date est l’industrie agroalimentaire. Celle-ci estime que son « succès » commercial « dépend grandement de la participation au marché unique et à l’union douanière ». La présidente de la commission énergie, industrie et stratégie (BEIS) du parlement britannique, Rachel Reeves, tire en effet la sonnette d’alarme, estimant que « les ministres [brtanniques] devraient chercher « un alignement des règles, des normes et du commerce avec l’UE.
L’impact sur le secteur agroalimentaire de l’UE sera très important dans le scénario où les négociations échouent d’après le rapport des députés de la commission BEIS. Il est en effet le plus la plus intégré en termes politique, économique et budgétaire. L’industrie alimentaire et des boissons représente à elle seule 28,8 milliards de livres sterling (32,8 milliards d’euros) pour l’économie britannique et des centaines de milliers d’emplois dans tout le pays. La Première ministre Theresa May a répondu à leurs inquiétudes en se disant « optimiste » en ce qui concerne le Brexit. « Nous sommes déterminés à faire en sorte qu’il n’y ait pas de frontières physiques entre les deux Irlandes pour garantir la libre circulation », a-t-elle concédé.
Alors que les négociations se font en marche forcée afin de tenir les délais du calendrier du Brexit, la position politique du côté britannique est encore fragilisée par ces mises en garde. Pour rappel, l’opposition travailliste, les nationalistes écossais et les libéraux démocrates – ainsi qu’une minorité de députés conservateurs – s’opposent déjà à une sortie du Royaume-Uni de l’union douanière. Mais l’UE ne sortirait pas non plus exempte d’une sortie ans accord : 60% de l’agriculture et des produits alimentaires consommés au RU sont importés. Et près de 75% proviennent de l’UE. Le Royaume-Uni est un débouché important pour les pays UE tels que les Pays-Bas (6,9 milliards d’euros), l’Irlande (5,2 milliards d’euros), la France (5 milliards d’euros) et l’Allemagne (4,5 milliards d’euros).