Alors que la réforme de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne s’approche à grands pas, un nombre croissant d’états se prononcent contre des coupes budgétaires trop importantes.
Le 14 mai dernier se tenait le premier débat sur la proposition de budget pluriannuel présentée par la Commission européenne en début de mois, sur fond de départ du Royaume-Uni – et une perte de contributions annuelles de l’ordre de 14 à 15 milliards d’euros – et d’apparition de besoin en financement des nouveaux (migrants, politique de défense commune…). Afin de faire face à ce contexte économique plus tendu, Bruxelles propose notamment de réduire de 5 % les fonds dédiés à la Politique agricole commune (PAC) et de 7 % les fonds structurels et de cohésion entre états membres.
Il ressort, sans surprise, de cette rencontre entre les ministres et secrétaire d’État de l’UE sont partagés sont de nombreux sujets. L’Espagne, la France, l’Italie, la Pologne, le Portugal, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Grèce, la Slovaquie, la Slovénie, Malte, la Hongrie, la Croatie s’opposent aux coupes dans au moins un de ces deux domaines. En outre ; l’Irlande, la Roumanie, le Luxembourg se sont inquiétés de coupes trop importantes de la PAC, et ont demandé plus d’informations sur la stratégie de la Commission avant de se décider.
La France, l’Espagne ou l’Irlande, principaux bénéficiaires de la PAC ont quant à eux rejeté en bloc la proposition de l’exécutif européen. « Nous ne pouvons pas accepter cette coupe radicale, qui signifierait que la PAC subirait des conséquences disproportionnées du Brexit », a déclaré la ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. Des propos qui font écho aux protestations du Ministre de l’agriculture, Stéphane Travert : « La PAC qui a été présentée dernièrement ne convient pas. C’est une baisse drastique qui a été convenu et nous avons été les premiers à dire que nous n’étions pas d’accord. » La France se montre donc toujours intransigeante à l’heure actuelle.
Le secrétaire d’État espagnol pour l’UE, Jorge Toledo, a quant à lui proposé d’augmenter sa participation au budget européen, a condition que ses intérêts soient mieux représentés – notamment sur le terrain agricole. Même son de cloche pour l’Allemagne, premier contributeur au budget européen, même si Berlin n’a pas spécifié le détail de ses attentes sur le nouveau budget. En face, les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande, la Suède, le Danemark et Chypre refusent d’augmenter leur contribution arguant qu’une Union européenne réduite, après la sortie du Royaume-Uni, fonctionnera logiquement avec un budget réduit.