Le progrès de la peste porcine africaine dans plusieurs états membres de l’UE inquiète Bruxelles, qui appelle à suivre des dispositions sanitaires européennes avec le plus grand soin.
La progression de la peste porcine africaine inquiète Bruxelles. Ce virus inoffensif pour l’homme mais très contagieux pour les suidés (porcs, sangliers), est surveillé de près par les institutions européennes, qui veulent éviter la pandémie qui ravage actuellement l’Asie – la Chine tout particulièrement (où 5 millions de porcs sont morts). L’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA), a déjà observé des cas dans neuf États membres de l’UE : la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie.
La Commission européenne estime que les efforts pour lutter contre cette « maladie animale catastrophique » doivent redoubler, alors que la Bulgarie vient de signaler plus de 30 épidémies de la maladie au cours du mois d’aout. Environ 130 000 porcs ont déjà été abattus. Le vice-ministre bulgare de l’Agriculture pense que le pays pourrait perdre jusqu’à 2 milliards de levs (1 milliard d’euros) du fait des conséquences virus sur son industrie agroalimentaire. Aussi, Bruxelles appelle tous les états membres à améliorer les mesures en matière de biosécurité.
Anca Paduraru, porte-parole de la Commission européenne chargée des questions de sécurité alimentaire, « la peste porcine africaine doit absolument être maitrisée. Les mesures en matière de biodiversité doivent être améliorées sans plus attendre et il convient de s’y conformer (…) Tous les États membres touchés doivent suivre des dispositions spécifiques européennes. La prévention et les mesures de contrôles doivent être appliquées là où les cas de peste porcine sont soupçonnés ou avérés, dans les élevages ou en pleine nature » détaille la fonctionnaire européenne.
Des spécialistes, en collaboration avec le vétérinaire Rafa Pedrazuela, d’Espagne, et le chercheur Gustavo Lopez de l’Université du Minnesota, de la santé animale ont élaboré 18 étapes pour permettre aux fermes porcines infectées par la maladie de retrouver leur statut indemne :
- Le secret est dans la rapidité.
- Les camions ont besoin d’être désinfectés.
- Il faut créer un périmètre de sécurité.
- Il est impératif de contrôler qui a accès à l’intérieur du périmètre.
- Il est impératif de s’assurer que le virus reste à l’intérieur de la zone.
- Il est impératif d’éliminer les porcs infectés et de détruire sur place tout ce qui aurait pu être souillé par le virus.
- Il faut utiliser les bonnes méthodes de désinfection.
- Il faut utiliser les désinfectants reconnus pour détruire le virus.
- Tout ce qui ne peut pas être désinfecté doit être enterré avec les carcasses éliminées.
- Comme le virus est très résistant, il faut utiliser la bonne méthode pour désinfecter les outils ayant rentré en contact avec le virus.
- La désinfection complète des équipements d’élevage doit aussi être effectuées, ce qui implique de désinstaller les équipements.
- La désinfection doit inclure un long temps de contact du désinfectant avec les équipements ayant été en contact avec le virus.
- Il faut ensuite désinfecter l’extérieur du bâtiment.
- Avant de repopuler le site, un essai sentinel, sous la supervision des autorités sanitaires, permet de déterminer si le virus est toujours présent.
- Les étapes de l’essai sentinel doivent être suivies à la lettre.
- L’essai sentinel consiste à entrer deux à trois porcs et leur donner accès à toutes les parties de la bâtisse.
- Les porcs sentinels sont suivis pendant 60 jours, par des tests sanguins et des visites de vétérinaires.
- Seulement une fois que toutes ces étapes ont eu lieu, le site peut être entièrement repopulé.