Les opportunités qu’offrent la robotisation de l’agriculture sont sans précédent. Ils sont perçus comme des outils incontournables pour aider les agriculteurs européens à être plus compétitifs tout en respectant l’environnement et l’Homme. Mais l’arrivée dans nos champs de robots en grand nombre pose aussi de nombreuses questions – notamment en matière de règlementation.
La dernière génération de robots agricoles a gagné non seulement en sophistication et autonomie, mais aussi en ambition, ce qui ouvre le champ des possibles pour les agriculteurs européens. La robotisation – qui correspond à l’usage de machines pour des tâches considérées comme répétitives et pénibles – est assurée d’avoir un impact le plus profond sur les parques agricoles, en particulier dans les grandes exploitations. Ces robots, 100 % autonomes procèderont de plus en plus à des tâches telles que le désherbage mécanique ou chimique, travail du sol…
Selon un rapport de l’ONU publié en 2009, la production alimentaire devrait augmenter de 70 % d’ici 2050 pour soutenir la population croissante de la planète. Aussi, ces robots vont accompagner les agriculteurs face à la nécessité de produire plus, mais aussi mieux. Ce grand bouleversement devrait également avoir un effet positif sur l’environnement : en remplaçant les tracteurs par des robots on estime que jusqu’à 90 % l’empreinte carbone d’une ferme peut être effacée. Mais ils permettent également de rationaliser l’utilisation d’eau et de pesticides en ciblant individuellement les besoins des plantes
L’arrivée des robots dans nos campagnes ne date pas d’hier. Les premiers prototypes de robots travaillant dans nos exploitations agricoles, Magali ou encore Lély par exemple, sont apparus dès la fin des années 1970 pour aider les agriculteurs aux travaux de labour, de la traite et de la cueillette des fruits. Depuis, l’automatisation et la robotisation de la traite est devenue monnaie courante depuis une quinzaine d’années. Mais depuis près de trois ans, le développement de la robotique agricole a connu un nouveau souffle grâce aux avancées de la recherche et au développement des technologie de l’information et de la communication.
Ce phénomène n’est pas sans poser un certain nombre de questions, en particulier en matière de responsabilité en cas d’accident. L’enjeu est particulièrement présent en ce qui concerne les robots capables de prendre des décisions de façon autonome ou qui interagissent de manière indépendante. Doit-il être considéré comme un acteur indépendant ou comme un simple outil sous l’autorité par un autre acteur – et le cas échéant qui serait responsable : fabricant, opérateur, propriétaire ? Ces questions soulèvent également de nouveaux défis pour les compagnies d’assurances qui vont devoir s’adapter à cette robotisation exponentielle du monde rural.
À ce jour, il n’existe pas de réglementation européenne sur a question. Le Parlement européen a cependant soumis un rapport à la Commission européenne en février 2017, afin qu’elle statue sur les questions relatives à la robotique et l’intelligence artificielle.