Joe Stanley, céréalier et éleveur britannique a écrit une lettre publique fictive pour mettre en lumière la hausse de ses coûts de production, qui n’est pas répercutés sur les prix de vente.
« Cher acheteur, à partir du 1er avril, et en raison de l’augmentation des coûts de production, je suis au regret de vous informer que l’ensemble des producteurs de blé de notre pays augmenteront leur prix de vente de 25 % ». Ainsi commence la lettre publique écrite par Joe Stanley, un éleveur et céréalier la région des Midlands, qu’il signe au nom de « l’Agriculture Britannique ».
Datée du 18 mars, cette missive souligne les difficultés rencontrées par les agriculteurs un peu partout en Europe : des coûts qui augmente sans que les prix de vente n’évoluent. « Ce que je voulais dénoncer, explique l’exploitant, c’est que les agriculteurs sont en amont d’une chaîne agroalimentaire qui les contraint toujours plus, en répercutant sur eux toutes les hausses de coûts de production de l’aval. »
Il détaille les manœuvres concurrentielles dont est victime la profession, se rappelant d’un client « prêt à payer 119 pounds (138 €) la tonne » de blé. Après s’être accordés sur un prix de 120 pounds (139 €), il reçoit un appel du même client = 30 minutes plus tard, qui lui propose117 pounds (135 euros). « C’est tellement frustrant d’être à la fin de la chaîne, on a aucune marge de négociation » note Joe Stanley.
Outre ce manque de protection il déplore le coût croissant des engrais azotés, qui pénalisent directement son activité. « Mon plus grand coût, c’est les fertilisants », explique-t-il. Le cout des engrais azotés a en effet prgressé de près d’un tiers au cours de l’année passée. « On peut toujours gagner en efficacité sur une ferme, plaide l’agriculteur, mais avec de telles hausses, ce n’est plus possible. »
Cette dernière difficulté est en passe d’être réglée grâce au développement de l’agriculture de précision, qui permet un dosage plus précis des adjuvants agricoles. La réduction graduelle induite par les nouvelles technologies permet à terme de baisse à la fois la facture, la santé des agriculteurs et l’impact sur l’environnement.
Mais là encore, l’adoption de ces techniques de pointe est onéreuse. Le prix des machines « haut de gamme » demeurent élevés, et ceux qui ne peuvent se permettre un investissement de base sont doublement laissés pour compte. Une solution serait des aides d’état, permettant à tous de se permettre ce saut dans le futur.