Il se pourrait que le burger végétarien vive ses dernières heures au sein de l’UE ? après un vote des eurodéputés visant à « mettre fin à la confusion dans l’esprit des consommateurs ».
La commission agriculture et du développement rural du Parlement européen (AGRI) a adopté une nouvelle mesure qui risque de surprendre plus d’un végétarien et autre consommateur de fausse viande. Steaks, saucisses, nuggets, escalopes, ces termes pourraient désormais être interdits d’usage pour leurs substitutifs végétariens, comme les eurodéputés se sont prononcés en faveur d’un texte prévoit d’interdire de désigner ces marchandises avec des termes « destinés » à la viande.
« Nous pensons que le mot ‘steak’ doit désigner le vrai steak avec de la viande, et il faudra trouver d’autres noms pour ces nouveaux produits », a expliqué le député européen français Éric Andrieu, rapporteur de ce texte, avant de préciser que « le lobby de la viande n'[était] pas impliqué dans cette décision. Cette décision a été prise dans le cadre des débats accompagnant l’élaboration de la nouvelle PAC qui doit entrer en vigueur en 2020.
La décision n’est pas isolée. Elle fait en effet écho à une jurisprudence ancienne : en 2017, la Cour européenne de justice avait déjà rendu un arrêt, interdisant aux producteurs de lait et autres yaourts à base de végétaux d’employer les dénominations réservées aux produits laitiers. Elle n’en a pas moins suscité la colère des industriels de l’agro-alimentaire spécialisés dans les produits végétariens, mais aussi des associations de défense des animaux.
Ces derniers rejettent vivement l’idée que l’usage de ces termes induisait les consommateurs en erreur. Cette décision pose cependant une question pratique : comment nommer les produits alimentaires végétariens équivalents à ceux contenant de la viande. Pour le burger, les eurodéputés ont proposé de les renommer « disque végétarien ». Il appartiendra désormais aux élus du prochain mandat législatif, de voter – ou non – ce texte en session plénière, et de définir une terminologie adéquate.
« La décision de reporter le rapport au prochain Parlement prouve également que l’ensemble de la proposition de la Commission était controversé », précise Éric Andrieu, qui parle toutefois d’une décision relevant du « bon sens ».