La pomme de terre souffre de la sécheresse exceptionnelle qui a touché l’Europe ces dernières semaines. En Belgique, l’industrie s’inquiète d’une pénurie de frites.
Les cultivateurs de pommes de terre européens sont très inquiets. « Les conditions météorologiques exceptionnelles de 2018 ont créé des problèmes sur le terrain. Le printemps très humide a d’abord retardé les plantations par rapport aux dates habituelles », note l’Agrofront, qui rassemble la Fédération wallonne des agriculteurs, les syndicats flamands ABS et Boerenbond et l’association sectorielle Belgapom.
« La période de sécheresse et de chaleur extrêmes (…) a occasionné, quant à elle, des dégâts importants et imprévisibles au niveau du potentiel de récolte ainsi que des pertes possibles de qualité. Les interdictions d’arrosage des pommes de terre ont en outre empêché les producteurs de pouvoir limiter les dégâts » poursuit l’intersyndicale. De plus, à cause de la sécheresse, certaines pommes de terre n’ont pas assez grandi.
Des pertes de 30 à 70% des récoltes de la variété de pommes de terre « bintje » – la plus communément utiisée pour les frites ou les chips – ont été évoquées vendredi lors d’une rencontre entre organisations d’agriculteurs et représentants de la filière de la pomme de terre. En outre, il faudra s’attendre à des pertes de revenus et de qualité, d’après l’Agrofront. Aussi, elle met en garde contre un impact probable sur les frites – une institution dans le plat pays.
« Cela fait partie de notre culture. C’est plus qu’un produit- c’est un symbole de la Belgique », se désole Bernard Lefèvre, le président d’Unafri-Navefri, l’association de vendeurs de frites belges. Un argument repris par le groupe le géant belge des chips Croky : « Il est trop tôt pour parler en chiffres, mais il est clair que le prix va augmenter partout, pour toutes les marques et pour tous les produits à base de pommes de terre. »
Le patron du groupe agroalimentaire, Jan Claes, tempère néanmoins, en assurant que ces rendements « historiquement bas » ne devrait pas non plus créer de hausse trop brutale, considérant qu’en Belgique, entre 60 et 70 % de la vente de pomme de terre sont sous contrat.