La ville de Châlons-en-Champagne (France) lance le forum agricole Planet A cette fin de semaine. Avec cette initiative, la ville ambitionne de devenir un centre international de formation et de réflexion sur l’agriculture de demain similaire à ce que la ville Suisse de Davos est devenue pour l’économie.
Châlons-en-Champagne lance une initiative baptisée « Planet A ». La première de ce forum internationale de l’agriculture doit se dérouler du 27 au 29 juin prochains. Tous les ans, la ville ambitionne ainsi de recevoir 400 décideurs de premier plan dans le domaine de l’agriculture, explique Dominique Pierre, président de l’association Planet A. Le forum s’articulera en suivant quatre axes : recherche, formation, développement et économie, et un pôle grand public autour d’une future « Cité de l’Agriculture ». L’université de Reims, celle d’Adélaïde en Australie ainsi que les fondations Fondapol et Jean Jaurès sont associées au projet.
Benoist Apparu, ex-ministre et maire de la ville a détaillé les enjeux que recouvre ce sommet : « Notre territoire est situé sur l’un des plus gros bassins de production agricole français, et l’agriculture se trouve au centre de tous les enjeux de développement en lien avec l’environnement et l’alimentation ». Ce dernier déborde d’idées à greffer au projet : « nous voulons créer des cours en ligne (Mooc), un incubateur de start-ups, et accueillir un diplôme de grande école d’ingénierie agricole autour de la smart-agri ».
Planet A peut d’ores et déjà compter sur le soutien de Jacques Diouf, conseiller spécial du président de l’Union Africaine, Alpha Condé, et ancien directeur-général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). CE dernier a applaudi une initiative qui va aider à déterminer le « type d’agriculture qu’il faudra développer pour alimenter le monde dont la population va croître à 9 milliards en 2050 ». D’après ce dernier, « il faut des réflexions complémentaires à ce qui est mené dans les cadres institutionnels et des Nations Unies ».
« Tout ce qui est de nature à faire parler de l’alimentation humaine alors que la faim dans le monde vient de repartir à la hausse et qu’il y a un silence assourdissant sur le sujet, me semble positif » explique l’expert – pour rappel, c’est lui qui avait organisé le premier sommet de chefs d’Etat consacré à l’alimentation humaine en 1996. « Ma position n’a jamais changé, les pays sont souverains et ils décident. Mais, même si certains investissements sont nécessaires, les pays pauvres auraient intérêt à éviter de vendre leurs terres » conclut-il.
Et l’initiative se veut inclusive. Le monde agricole « a été [présent] dès la réflexion initiale ayant conduit à la création de Planet A mais aussi dans le pilotage du projet puisque les responsables agricoles sont membres à part entière du bureau et du conseil d’administration de l’association Planet A » s’enthousiasme Dominique Pierre. « Enfin, vis-à-vis du grand public, une « restitution » est prévue pendant la foire exposition de Châlons, qui est un vrai temps fort de l’agriculture ».