Souvent critiqués, les biocarburants présentent des performances écologiques très variables. Si la Commission a décidé d’agir en mettant à jour sa classification pour ses combustibles, un groupe d’ONG, soutenues par les états d’Europe centrale, demandent davantage d’ambition dans ce projet de révision.
En amont de la révision de la directive sur les renouvelables (RED II), un groupe d’ONG tchèques et slovaques appellent l’UE à une classification plus ambitieuse des biocarburants afin d’augmenter le recours aux énergies renouvelables dans les transports d’ici 2030. « Les avantages de certains combustibles végétaux par rapport au pétrole pour le transport sont très documentés », soulignent les ONG. Elles estiment toutefois que « les mesures utilisées pour encourager le développement de biocarburants avancés doivent être raisonnables et réalistes », ajoutant « elles doivent suffire à promouvoir l’investissement sans pour autant affaiblir les ambitions durables ».
Pour ces ONG, la solution est simple : plus de détail dans la classification de ces combustibles, dont les impacts environnementaux sont très variables. Si Bruxelles a décidé soulignait que ces biocarburants devraient être graduellement éliminés et remplacés par « des biocarburants plus avancés », elles dénoncent un manque de vision. « En rejetant toute la première génération de carburants végétaux ou en adoptant tous les types de biocarburants de deuxième génération sans tenir compte de leurs différences spécifiques, la Commission pourrait aller à l’encontre de ses objectifs de réduction des émissions et générer une menace sérieuse pour l’environnement »
Les demandes des ONG concernent plusieurs cas de figure. Leur bête noire est clairement l’huile de palme : « Nous voulons qu’il soit dit clairement que l’huile de palme est interdite parce qu’il s’agit du seul biocarburant dont la généralisation entraine l’oxydation des sols ». A contrario, elles estiment que l’éthanol végétal produit en Europe, à base de maïs, blé ou canne à sucre, « apporte des bénéfices climatiques évidents puisqu’ils émettent moins de gaz à effet de serre que le pétrole, même en comptabilisant l’impact du changement indirect d’affectation des sols (ILUC) ».
L’initiative a recueilli le soutien du groupe de Visegrád (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) de la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie. Ces pays ont demandé à une réforme plus ambitieuse à la Commission, qui prenne en compte d’autre facteurs, comme le fait que certaines cultures confisquent des terres autrement utilisées par des cultures vivrières. « Nous trouvons inacceptables les biocarburants au soja et à l’huile de palme et l’éthanol de canne à sucre, c’est-à-dire ceux qui sont souvent produits dans des zones auparavant couvertes de forêts ou d’autres biotopes importants en Indonésie, en Amazonie ou en Afrique équatoriale », estiment les ONG.