L’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal demandent un budget important à la Politique agricole commune (PAC).
Quel budget pour la politique agricole commune européenne sur la période 2021-2027 ? Alors que les cartes du budget euroopéen vont être redistribuées près les Brexit, la Commission européenne vient de proposer trois options pour le prochain budget de la PAC. Dans un contexte de restriction des dépenses, et que Bruxelles propose trois scénarios (maintien du budget actuel, réduction de 15 % ou réduction de 30 %) l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal se sont prononcés pour une PAC ambitieuse. Les ministres de l’agriculture de ces pays ont rédigé une proposition commune sur la réforme à venir.
Ainsi, pour les quatre grands producteurs agricoles de l’UE, le maintien de « paiements couplés et découplés » flexibles pour la production, afin que chaque État membre les destine aux « secteurs les plus stratégiques » est une priorité. De plus, ils se rejoignent sur la nécessité d’« approfondir » les questions environnementales. « À notre niveau (agricole), nous avons convenu que le budget devait être suffisant pour permettre une PAC ambitieuse » a commenté Carlos Cabana, ministre espagnol de l’agriculture.
Le commissaire européen chargé du Budget de l’Union, Günther Oettinger avait récemment appelé de ses veux une plus grande part de responsabilité dans la gestion de la politique par les états membres. Hogan, commissaire à l’Agriculture, a parlé de son côté de « subsidiarité » au profit des États. Ces annonces ont soulevé des craintes sur la possibilité de cofinancement ou de nationalisation des aides. L’Espagne, la France et le Portugal « ont adopté une position claire d’engagement contre le cofinancement » alors que l’Italie doit « déterminer sa position » sur cette question.
Il s’agit d’une marche arrière pour le président français Emmanuel Macron, qui dans son discours de la Sorbonne sur la refondation de l’Union, envisageait donc de laisser « une plus grande flexibilité » aux États « pour organiser la vie des territoires et filières » agricoles. Il est essentiel de prévoir « une période de transition adéquate » pour la mise en œuvre de la réforme, offrant des « garanties aux agriculteurs pour éviter les refus de versement des aides » ont expliqué les quatre pays dans leur proposition commune.