L’exécutif européen a annoncé la création d’un mécanisme de compensation pour les pêcheurs du continent activable si le Royaume-Uni sortait sans accord de l’Union.
La Commission européenne a présenté mercredi des mesures d’urgence afin de venir en aise au secteur de la pêche en cas de Brexit sans accord. Une sortie sans compromis les priverait en effet d’accès aux eaux territoriales britanniques – réputées très poissonneuses – du jour au lendemain le 29 mars prochain.
L’accord négocié avec la Première ministre britannique Theresa May prévoyait un maintien de la Politique commune de la pêche et de ses systèmes de quota jusqu’à la fin de la période de transition post-Brexit. Celui-ci a cependant été rejeté par le parlement européen faisant planner le doute sur la possibilité de maintenir les activités du secteur faute d’entente sur ce dossier épineux.
Plusieurs pays européens – nommément la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Espagne, la Suède et les Pays-Bas – dépendant à hauteur de 585 millions d’euros des eaux britanniques pour leur activité de pêche cumulée. Environ 50 % des prises par des bateaux belges sont effectuées au Royaume-Uni, et le pourcentage moyen de ces huit pays est de 14 %.
« Le scénario du no deal peut avoir des effets catastrophiques pour la pêche française et européenne », souligne Gérard Romiti, président du Comité national des pêches (CNPMEM). S’il ne représente qu’une part mineure du PIB, le secteur de la pêche est l’un des plus sensibles – et l’un des secteurs où le reconversion est la plus délicate.
Les pêcheurs britanniques bénéficient également de l’accès aux eaux territoriales européennes – ils avaient par exemple pêché 110.000 tonnes dans les eaux des 27 en 2015. Aussi, Bruxelles propose de maintenir les quotas pour 2019 en Atlantique et en mer du Nord négociés à 28 au cours d’un conseil des ministres de la Pêche à la mi-décembre le temps es négociations post-Brexit.
Mais si l’accès aux eaux britanniques n’est pas assuré, la Commission s’est engagée à compenser des arrêts d’activités induits par le divorce. « Cette mesure aidera à compenser en partie les conséquences d’une fermeture soudaine des eaux du Royaume-Uni aux navires de pêche de l’Union en cas d’absence d’accord », assure la Commission dans un communiqué. Ces propositions de la Commission doivent encore être approuvées par les Etats membres et le Parlement européen.