Nouveau fléau des campagnes d’Europe occidentale, le vol de GPS agricole est de plus en plus fréquent, du fait de l’action de réseaux de malfaiteurs d’Europe de l’est très organisés.
Fini le vol de tracteur. Aujourd’hui, ce sont les GPS de nos agriculteurs qui sont la nouvelle cible de la criminalité rurale. Un boitier serait volé tous les jours en France d’après la gendarmerie. Et pour cause, il s’agit de modèles très perfectionnés capables, pour la plupart, de suivre une ligne au centimètre près. Aussi, leur coût à l’achat est estimé entre 5 000 à 15 000 euros selon le modèle.
« La délinquance rurale, s’agissant des vols simples, connaît une baisse : – 5,3 % (5171 faits) en 2018 par rapport à l’année précédente (7575 faits). En revanche, nous constatons un phénomène nouveau, l’explosion des vols de GPS agricoles : 675 en 2018 contre 191 en 2017 », note le général Thibaud, chef de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante.
« Ce sont des groupes criminels en provenance de Lituanie, dotés d’une organisation paramilitaire structurée. Comme des commandos, ces professionnels du vol mènent des raids rapides sur des exploitations agricoles en venant à deux ou trois véhicules et repartent aussitôt dans leur pays » explique le général Thibaud. Le phénomène existe également en Belgique et en Allemagne.
D’après les dernières enquêtes, les voleurs agiraient sur commande. Les produits volés seraient ensuite revendus sur les marchés russe, biélorusse, ukrainien… « Les GPS y sont revendus moins cher qu’en France aux entreprises et exploitants agricoles locaux par des receleurs » note le patron de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante.
Contrairement à l’antenne GPS ou le modem qui peut être tracée, les boiteries GPS sont des récepteurs et non émetteurs de données. Il est donc impossible de les géolocaliser après le larcin. Aussi, des nouvelles techniques sont progressivement mises en place afin de le protéger – des traceurs, qui coutent cependant très cher, ou un système de code PIN, comme pour les téléphones portables.
Pour l’heure, ces appareils restent très vulnérables. « L’idéal ce serait de les démonter pour qu’ils ne restent pas dans les cabines des engins. On peut imaginer de renforcer les systèmes de protection, de mettre des vis avec chacune un système de verrouillage différent. Il faut que les engins soient garés dans des hangars verrouillés », explique Benjamin Dousset, directeur commercial chez Dousset-Matelin.