L’Union européenne va prolonger de sept ans le recours au cuivre, utilisé comme pesticide dans l’agriculture biologique certifiée, en dépit de mises en garde de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments. Elle organise toutefois une sortie progressive.
Dans un an, l’autorisation temporaire d’utiliser du sulfate de cuivre dans l’agriculture biologique européenne arrivait à son terme. Ce matériau, coupé avec de la chaux, est souvent utilisé comme bactéricide et fongicide à travers tout le continent par les agriculteurs qui refusent le recours aux pesticides chimiques. Ce mélange sert principalement en viticulture, la culture de la pomme de terre et de la pomme pour lutter contre les ravages d’un champignon, le mildiou.
La Commission considère que cette prolongation « améliore la protection de l’environnement en limitant les doses d’application, tout en maintenant un outil important pour la protection des cultures ». Pourtant, certains pays européens (dont les Pays-Bas et le Danemark) appelaient à son interdiction de la « bouille bordelaise », lui préférant des méthodes alternatives.
La prolongation, décidée mardi, abaisse toutefois d’environ un tiers le seuil actuellement fixé – soit 4kg par hectare et par an avec la possibilité de lissage en cas d’année défavorable. Et pour cause : l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) avait souligné les risques pour la pollution des sols. D’après des études, le sulfate de cuivre a en effet des impacts néfastes sur la croissance et le développement de la plupart des plantes, sur les communautés microbiennes et la faune des sols.
Dès 2008, l’Anses, l’agence française de sécurité sanitaire, avait émis un avis proposant de limiter son utilisation. Aussi, l’exécutif européen a dans le même tempe appelé l’Efsa à « élaborer une méthodologie plus appropriée pour l’évaluation des risques pour l’environnement, afin que celle-ci soit disponible pour le prochain renouvellement de l’autorisation ». Elle devrait également permettre d’identifier les éventuels financements nécessaires pour la transition à venir.
« Si l’Europe avait tranché pour 4 kg par an sans lissage, le secteur aurait été en grande difficulté pour aborder les années à forte pression mildiou où les besoins en cuivre sont plus élevés. Maintenant il va falloir accompagner les producteurs et productrices pour leur permettre de réussir leur récolte avec ces nouvelles doses réduites » a réagi Jacques Carroget, vigneron bio en Pays-de-la-Loire et secrétaire national viticulture à la FNAB.
A noter que plusieurs produits naturels à capacité biocide et/ou de stimulateur naturel de défense des plantes (parmi lesquels certaines huiles essentielles, notamment d’orange), bien qu’ils soient moins efficaces. Des études se penchent actuellement sur la possibilité de les combiner afin de trouver une solution durable.
Qu’elle honte pour la France! Attaquer le glyphosate pour des raisons de santé et d’environnement et en même temps pour les mêmes raisons, défendre le cuivre est une énormité incroyable (pour ne pas dire débilité)au niveau scientifique .
Défi à relever : Trouver un seul fongicide de synthèse aussi toxique pour l’environnement que le cuivre..!