Mercredi 21 mars, la Commission européenne a donné son feu vert au rachat du géant américain de l’agro-alimentaire Monsanto par l’allemand Bayer, sous plusieurs conditions.
Après la fusion de Chemchina, le poids lourd chinois avec Syngenta puis celle de Dow et Dupont, une nouvelle union vient changer le paysage de l’agro-alimentaire mondial. Mercredi 21 mars, Mme Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, a donné le feu vert au rachat pour la bagatelle de 51 milliards d’euros de Monsanto par l’entreprise allemande pharmaceutique Bayer. Après une « enquête approfondie », Bruxelles a estimé qu’en l’état, al cession ne violait pas les lois anti-trust de l’Union.
« Nous avons autorisé le projet de rachat de Monsanto par Bayer parce que les mesures correctives proposées par les parties, qui dépassent largement les 6 milliards d’euros, répondent pleinement à nos préoccupations en matière de concurrence » a annoncé Margrethe Vestager mercredi matin en conférence de presse. L’UE craignait en effet les effets de la concentration sur « la concurrence et l’innovation sur les marchés des semences, des pesticides et de l’agriculture numérique ».
De fait, le prix à payer pour cette union était lourd : éviter tout recoupement sur l’activité des deux entreprises (semences, pesticides). Bayer a en effet consenti à céder pour près de 6 milliards d’euros ses activités agrochimiques à BASF, un autre groupe chimique allemand. Cette cession massive recouvre la quasi-totalité de son département de semences, notamment son département de recherche et développement, certains de ses pesticides, ainsi qu’une licence sur une copie de son offre actuelle et de ses produits en cours de développement en matière d’agriculture numérique.
La validation définitive de l’opération ne sera officiellement émise qu’au terme du transfert d’actifs. « On ne saurait préjuger de l’issue de cette enquête à ce stade. Bayer ne pourra procéder au rachat de Monsanto que lorsque la Commission aura formellement apprécié et autorisé la cession, dans sa version finale, de l’ensemble d’actifs à BASF », a précisé l’exécutif européen. Ce dernier fait ainsi son entrée dans le marché des semences, des pesticides non sélectifs et de l’agriculture numérique.
Le jeu en valait certainement la chandelle pour Bayer et Monsanto. Au terme de cette fusion, Bayer va s’imposer comme le leader mondial des semences et des pesticides. Le nouveau géant contrôlera désormais plus de 25% du marché mondial.