L’entreprise italienne Nemo’s Garden a développé un système de jardin aquatique qui permet de cultiver directement dans une bulle remplie d’air installée au fond de la mer.
Le projet de la société Nemo’s garden, soit « la ferme de Némo » veut développer une activité agricole dans les zones où la terre n’est pas cultivable : les fonds marins. En implantant des serres aquatiques accrochées à environ 6 mètres de profondeur, l’entreprise italienne veut créer un nouveau type de culture en serre. Pour ce faire, ils s’appuient sur des sortes de cloches remplies d’air, ouvertes sur la mer par le dessous afin d’y maintenir l’air mais permettre un accès, mais aussi, l’évaporation de l’eau.
Ce projet aussi farfelu que génial est né il y a sept ans à Noli, au large de la côte nord-ouest italienne, dans la mer Méditerranée, dans la tête de Sergio Gamberini, président d’une compagnie fournissant des équipements de plongée. Le projet a depuis trouvé des financements, et il produit déjà des fraises, du basilic ou encore des haricots verts et de la laitue et envisage maintenant de planter des champignons, des tomates et des haricots.
L’idée de s’adapter aux milieux marins est loin d’être idiote : la surface terrestre couverte d’eau à 70 %. Dans ces serres, l’air est naturellement renouvelé par les plantes, et le taux élevé de dioxyde de carbone favorise une croissance beaucoup plus rapide que sur terre. Le soleil maintient les serres à la température de 26°C en toute saison alors que l’évaporation maintient un fort taux d’humidité constant (83%). En outre, les plantes sont protégées des nuisibles.
Le système n’a donc pas besoin de beaucoup d’entretien. Les cultures sont supervisées grâce à des caméras reliées aux serres mais aussi par des plongeurs qui s’y rendent quotidiennement. Elles sont conçues de sorte à ne pas perturber l’écosystème aquatique avoisinant – pas d’intrants chimiques, par exemple – et des poulpes et des hippocampes (une espèce en voie de disparition) y trouvent même refuge, sans pour autant perturber la croissance des cultures.
Il existe bien entendu des risques liés à la nature imprévisible des océans. « Nous avons totalement perdu les cultures quatre fois, mais cela ne compte pas vraiment puisque nous avons un taux de croissance excellent » relativise Luca Gamberini, le fils de Sergio. En outre, cette solution permet d’éviter tout risque de sécheresse, des intempéries (inondations, grêle, tornades…) d’incendies ou des nuées d’insectes ravageuses ainsi que du réchauffement climatique.
Nemo’s Garden veut désormais développer des kits permettant de reproduire ce type de cultures dans différents milieux. L’idée est de se concentrer en priorité sur les zones arides du globe, où l’eau douce vient à manquer.
Vous pouvez consulter ce récent reportage d’Euronews sur le sujet afin de voir des images filmées de ces serres.