Et si l’avenir de l’agriculture productiviste pouvait devenir plus raisonnable ? C’est le pari de l’agriculture à circulation raisonnée, qui cherche à la fois à améliorer les niveaux de production et à préserver l’environnement.
Au fil de nos prises de conscience environnementales et économiques, nos attentes de la société vis-à-vis de l’agriculture ont changé. Aujourd’hui, nous tendons vers un modèle de production agricole qui cherche ne cherche plus uniquement à optimiser le rendement des exploitations mais qui assure en même temps la protection de l’environnement. Or, pour des questions de rendements – et sous l’effet des aides européennes, les exploitations de grande taille, très mécanisées se sont largement développées dans nos campagnes. Aussi, une piste pour développer ce type de pratiques est de diminuer au maximum l’impact du passage des machines sur le sol.
En termes techniques, on parle de Control Traffic Farming ou gestion d’une circulation raisonnée des machines agricoles. Elle représente une branche de l’agriculture raisonnée, la « voie du milieu » entre les modèles intensifs et la tendance au biologique (louable mais décriée par certaines comme trop peu productive) officialisée par décret du 25 avril 2002. Ce domaine est très prometteur : « De petites améliorations au niveau des pratiques pourraient avoir de vastes répercussions sur la rentabilité des exploitations », a souligné M. Beecher-Jones, consultant international en agriculture de précision.
« Les études montrent des effets financiers mesurables sur les coûts d’implantation et les rendements des cultures résultant d’une réduction du compactage, principalement dus au maintien et à la préservation de la structure du sol », assure-t-il. Cela est possible en montant le tracteur et ses outils sur chenilles – à l’image du Quadtrac CVX (Photo). Les avantages permis par la circulation raisonnée sont plutôt séduisants : impacter 10 % des sols, contre 95 à 100 % en système conventionnel, accroitre la productivité avec des temps de cycle plus rapides, mais aussi limiter les zones compactées dans les champs et réduire de la consommation de carburant.
Un avis qui trouve des échos chez Mickael Horsch, dirigeant de la société du même nom, Selon lui, « il ne faut pas réduire le Controlled Traffic Farming (CTF) à une simple réorganisation de la circulation des machines agricoles dans les parcelles. C’est un système global qui englobe de nombreuses thématiques comme l’agriculture de conservation avec la préservation des sols, l’agriculture de précision, le placement précis de la fertilisation et la gestion des adventices. » En outre, ce domaine, plutôt neuf, recèle de nombreuse opportunité de développement qui, dans les années à venir, devraient encore renforcer ses effets positifs.