La Commission européenne a annoncé, mercredi 25 avril 2018, vouloir accroître l’investissement dans le domaine de l’intelligence artificielle. Elle a en parallèle élaboré une stratégie qui s’articule sur trois axes : renforcer le soutien financier et encourager les secteurs public et privé à adopter l’IA, se préparer aux changements socio-économiques et assurer la mise en place d’un cadre éthique et juridique.
L’intelligence artificielle est une révolution « qui est déjà là » a souligné Andrus Ansip, Vice-président de la Commission européenne chargé du Marché numérique dans la présentation de l’initiative pour l’intelligence artificielle (IA) de l’exécutif européen le 25 avril dernier. D’après la Commission, l’Union européenne aurait besoin de 20 milliards d’euros d’ici 2020, si elle veut se mettre à la hauteur de la Chine ou des Etats-Unis, c’est pourquoi elle veut une rallonge de 1,5 milliard sur trois ans pour booster l’IA. À partir de 2021, les investissements devraient s’élever à 20 milliards par an – soit une augmentation de 70 % des investissements actuels dans le secteur
« À l’instar de la machine à vapeur ou de l’électricité dans le passé, l’intelligence artificielle est en train de transformer notre monde. Elle pose de nouveaux défis que les États membres de l’UE doivent relever ensemble, pour faire de l’IA un succès qui profite à tout un chacun. » explique Ansip. Aussi, il est « nécessaire » d’avoir un « code éthique » afin d’accompagner l’essor de l’IA en Europe. Bruxelles veut ainsi éviter de s’entendre dire « Vous avez créé un Frankenstein ». La Commission européenne compte mettre sur la table d’ici janvier 2019 une « boîte à outils » destinée aux PME, aux entreprises non-tech et au secteur public.
« La Commission joue son rôle : nous entendons aujourd’hui donner une impulsion d’une part, aux chercheurs, pour leur permettre de développer la prochaine génération de technologies et d’applications de l’intelligence artificielle et, d’autre part, aux entreprises, pour qu’elles soient en mesure de les intégrer », poursuit-il. Pour autant, la Commission ne dispose pas des compétences juridiques pour imposer une politique dans le domaine de l’IA et qu’elle ne peut que donner des pistes aux gouvernements et aux entreprises. Bruxelles appelle ainsi « les entreprises et les gouvernements européens à investir dans le secteur, en misant en priorité sur la santé, le transport ou l’agriculture ».
Ces orientations pourraient se voir accompagner de mesures législatives – en particulier en ce qui concerne le cadre éthique inspiré par le rapport de Cédric Villani sur l’intelligence artificielle. Elles porteront entre autres sur la transparence des algorithmes et la responsabilité et l’équité.