Le Parlement européen a invité le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, à venir personnellement s’expliquer sur l’affaire de détournement de données au profit de Cambridge Analytica.
Marc Zuckerberg pourrait ainsi être auditionné par des commissions parlementaires à Strasbourg. C’est en tout cas ce que souhaite le Parlement européen, qui l’a invité à participer à un débat en séance plénière, mercredi à Strasbourg. Mark Zuckerberg a décliné pour des raisons d’agenda. « On l’avait invité cette semaine mais il ne pouvait pas à cause de ses auditions devant le congrès américain », a expliqué à Reuters Marjory Van der Broeke, porte-parole adjointe du Parlement européen. « Les leaders des groupes politiques ont alors dit qu’il devrait être invité devant les commissions des Libertés, des Affaires constitutionnelles et des affaires étrangères. »
Les eurodéputés veulent en toutefois renouveler une séance afin de l’entendre sur la collecte massive et illicite de données par le cabinet de conseil Cambirde Analytica via les failles sécuritaires de son réseau social, Facebook. Ces derniers ont « poliment décliné » la proposition de Facebook d’envoyer Joel D. Kaplan, le vice-président de l’entreprise en charge des politiques mondiales. « La conférence des présidents n’est pas intéressée, ils veulent voir le fondateur de Facebook », a expliqué le porte-parole d’Antonio Tajani, Carlo Corazza. La présence d’un siège social de Facebook en Irlande « le soumettant ainsi au droit européen ».
Zuckerberg a déjà passé plus de dix heures sur le grill devant le Congrès américain les 10 et 11 avril derniers. Il y a été contraint de présenter ses excuses à maintes reprises. Le patron de Facebook n’aura certainement pas envie de renouveler l’exercice de sitôt. Pourtant, il a reconnu la semaine dernière que Cambridge Analytica avait collecté des données de 2,7 millions d’utilisateurs européens, ce qui fait de l’audition à Strasbourg un passage obligé. L’instance de coopération des autorités chargées de la protection des données au sein de l’UE, le « G29 », s’est également saisie du dossier.
« J’ai exhorté Facebook à coopérer pleinement avec les enquêteurs européens, également au plus haut niveau de l’entreprise », a indiqué la commissaire européenne en charge de la Justice, Vera Jourova. Des représentants de l’UE seraient en train de chercher une date compatible pour toutes les parties. Andrus Ansip, le vice-président de la Commission en charge du marché numérique unique, s’est par ailleurs rendu à San Francisco ce matin pour y rencontrer Mark Zuckerberg mais aussi Sundar Pichai, le directeur général de Google (groupe Alphabet), a-t-on appris auprès de la Commission.