Le Conseil de stabilité financière a estimé que les cryptomonnaies ne font actuellement « pas peser de risque » sur la stabilité financière mondiale.
Le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board, FSB), l’organisme qui coordonne la réglementation financière pour les pays du G20, a décidé de ne pas donner suite aux appels de plusieurs pays – dont la France et l’Allemagne – qui demandaient une régulation des cryptomonnaies, comme le bitcoin, ce dimanche, à l’occasion du G20 Finances. Cet organisme international, mandaté par le G20 pour mener à bien les réformes après la crise de 2007-2008, s’est penché en détail sur les monnaies virtuelles, qui malgré un coup de projecteur appuyé de la presse représentent encore moins de 1% du produit intérieur brut mondial.
Dans une lettre adressée aux ministres des finances et aux gouverneurs des banques centrales, Mark Carney, le patron du conseil et gouverneur de la banque d’Angleterre a estimé que « la première évaluation du FSB est qu’à l’heure actuelle, ces crypto-actifs ne font pas courir de risque à la stabilité financière mondiale ». Il met ainsi un terme à plusieurs mois de spéculations et de débats houleux sur la nature volatile de ceux-ci ? Certains y voyaient en effet l’élément déclencheur de la prochaine grande crise financière mondiale.
Pour autant, son bilan n’est pas tout blanc. L’organisme financier a en effet souligné la nécessité d’une plus grande coordination internationale en matière de surveillance de ces technologies, qui évoluent vite. « Les crypto-actifs soulèvent des questions concernant la protection des consommateurs et des investisseurs, mais aussi du fait de leur utilisation pour des activités illégales », rappelle le FSB. Si « les autorités nationales ont commencé à se pencher sur ces questions (…) la nature mondiale de ces marchés [justifie] une plus grande coordination », ajoute Mark Carney.
Pour le FSB, les cryptomonnaies pourraient donc présenter des risques dans le futur : « cette évaluation initiale pourrait changer si les crypto-actifs venaient à être plus largement utilisés ou interconnectés avec le cœur du système financier », juge l’organisme international. Cette mise en garde fait écho aux appels à la vigilance lancés par Mark Carney début mars. Il demandait alors aux responsables politiques de leur accorder la même attention qu’à d’autres produits financiers. Force est de constater, cependant, qu’après une étude approfondie, son ton s’est adoucit.