Bruxelles veut mettre sur la table un projet de loi européenne sur les fake news d’ici fin 2018 si les géants du net ne prennent pas de mesures adaptées pour mettre un terme à la désinformation en ligne.
Les réseaux sociaux sont une nouvelle fois mis sous pression par l’exécutif européen. Alors qu’ils sont encore sous e feu des citiques pour avoir relayé des informations fallacieuses – ou fake news – la Commission européenne les a mis, ce jeudi 26 avril, sous pression afin qu’ils luttent davantage contre la désinformation en ligne. Mariya Gabriel, commissaire européenne au numérique, et Julian King, le commissaire en charge de l’Union de la sécurité, ont lancé « communication », c’est-à-dire un document politique sans effet légal, sur l’encadrement de l’information en Europe.
« L’utilisation, comme armes, des fausses informations et de la désinformation en ligne menace gravement la sécurité de nos sociétés. La manipulation de canaux dignes de confiance afin de colporter du contenu pernicieux et clivant exige une réaction lucide fondée sur un renforcement de la transparence, de la traçabilité et de l’obligation de rendre des comptes » a expliqué M. King. « Qu’elles sont trompeuses ou fausses, qu’elles sont conçues et diffusées dans un but lucratif ou pour tromper le public et susceptibles de créer un préjudice », a-t-il estimé.
Les contre-vérités ne sont pas nouvelles dans un contexte européen. Mais leur poids s’ent fait ressentir lors des récentes élections – législatives en Italie, Brexit (Cambridge analytica est accusée d’avoir largement contribué à la victoire du « oui » en s’étant servi de Fcebook pour relayer des fake news ciblées au électeurs britanniques) … « Il n’y a pas de temps à perdre avant les élections européennes de 2019 », a déclaré Mariya Gabriel, qui dirige la stratégie de l’UE sur les fake news. « Nous devons être particulièrement vigilants et lutter contre les tactiques de désinformation, en particulier celles qui visent les processus électoraux. »
La commissaire a insisté sur le fait que Bruxelles voulait avant tout « donner une chance aux réseaux sociaux et aux plateformes en ligne de résoudre le problème une fois pour toutes ». « Nous voulons que d’ici juillet, ils s’accordent sur un code de bonnes pratiques pour lutter contre la désinformation », a déclaré la Bulgare, les appelant à « devenir des acteurs responsables ». « Nous allons attendre des résultats visibles et mesurables en octobre et ensuite nous nous réservons le droit de décider en décembre de l’opportunité d’avoir des mesures supplémentaires », a-t-elle encore prévenu.
La question des fake news et des contenus illégaux en ligne est plus que jamais d’actualité. L’Allemagne s’est déjà dotée d’une loi contre les fausses nouvelles et que la France est en train se pencher sur la question. En outre, la Commission européenne a lancé une consultation publique sur la désinformation. Résultat : 85% pensent que les fake news sont un problème dans leur pays et 68% des Européens ont été confrontés à une fake news au moins une fois. Avec ce projet, la Commission tente d’éviter la fragmentation avant que d’autres pays n’introduisent leurs propres lois nationales.