La Commission européenne a indiqué vouloir surmonter les divisions entre états membres sur les questions de protection de la vie privée.
Plus d’un internaute européen sur deux (56%) accepte, sans les lire, les conditions d’utilisation des sites qu’il consulte, nous révèle une enquête menée l’an dernier par Axios-Survey Monkey. Et ce malgré l’adoption du règlement général sur la protection des données (RGPD), en mai 2018. Aussi, al protection des données personnelles des européennes n’est pas aussi bonne que certains pourraient croire. Devant ce constat, la Commission européenne étudie des solutions afin d’améliorer le respect de la vie privée des internautes.
Il existe toutefois des divisions importantes à propos de la mise à jour des règles relatives à la protection de la vie privée et un renforcement de la confidentialité des communications en ligne d’un état membres à l’autre – notamment sur la façon de gérer la pornographie et les abus pédophiles en ligne, ainsi que les contrôles sur les prétendus cookies utilisés par les annonceurs pour suivre les utilisateurs. Certains pays membres, tels que la République tchèque, le Portugal, l’Autriche et la France, ont déjà demandé à la Commission de revoir sa proposition de janvier 2017.
Nombreux sont ceux qui s’accordent donc sur le fait que l’actuel régime est toutefois insuffisant. Selon le Dr Pierre-Nicolas Schwab, expert en Big Data, « le design des sites Web est conçu de manière à orienter le comportement de l’internaute vers le consentement. Boutons d’acceptation plus gros, mieux placés, plus colorés, politiques de confidentialité kilométriques… toutes les stratégies sont bonnes pour éviter que l’utilisateur ne s’interroge de trop ».
D’après l’expert, « comme les sites sont conçus pour provoquer le consentement, que les gens consentent sans trop réfléchir et que personne ne se plaint, à la fin, rien ne change ». Aussi, certains états européens ont fait part de leur « frustration » et de leur « impatience » après trois années de sur-place sur ces questions. Un blocage que le nouveau commissaire européen au Marché intérieur et au numérique, le français Thierry Breton entant bien dépasser.
« J’ai constaté qu’il y avait plus de divergences que je ne le pensais », a déclaré le Commissaire. « Je vais aller voir les uns et les autres. Cela va être ma mission au cours des prochains mois afin de comprendre ». Il veut ainsi travailler sur un compromis qui reflète mieux la multiplicité des points de vue formulés au sein du bloc. « Nous allons devoir formuler une nouvelle proposition, car il est évident que tout le monde veut agir, mais sans parvenir à trouver un terrain d’entente ». « Vous pouvez compter sur moi pour trouver un consensus qui satisfera chacun d’entre nous », a-t-il assuré.