L’exécutif européen a annoncé la formation d’un groupe d’experts afin de travailler sur les défis éthiques posés par le développement de l’intelligence artificielle.
Tous les secteurs d’activités seront de plus en plus bouleversés par l’attention et l’énergie croissantes investies dans l’intelligence artificielle. Et pour cause, dans de nombreux domaines l’IA accomplit des tâches plus rapidement que l’humain, sa contrainte physique, (besoin de nourriture, repos…) et elle permet d’automatiser les tâches dangereuses ou fastidieuses. Mais si elle recèle un potentiel extraordinaire de développement économique et d’amélioration des conditions de vie, l’IA n’est pas non plus exempte de reproches : destruction d’emplois, violations de la vie privée, perte de contrôle – les critiques de l’IA ne manquent pas d’inquiétudes
« D’une certaine façon, ces systèmes sont plus intelligents que les humains, sauf que leur expertise s’applique à un domaine très restreint et qu’ils ont très peu d’autonomie », rassure Yann LeCun, Directeur de la recherche IA de Facebook, à Popular Science. « Ils ne peuvent pas vraiment faire plus que la tâche pour laquelle ils ont été conçus. » L’absence d’approche coordonnée et équilibrée de l’AI est cependant susceptible de laisser la voie libre à certains abus. Il s’agit donc de programmer les algorithmes des machines de demain de sorte qu’elles soient respectueuses de l’éthique, la vie sociale et la justice.
C’est pourquoi la Commission a décidé de former un groupe d’experts en vue d’élaborer une structure commune de règles éthiques et juridiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. Dans un communiqué, l’exécutif européen a annoncé la formation prochaine du European Group on Ethics in Science and New Technologies en s’appuyant sur une déclaration faite par le Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE). Ce dernier a appellé Bruxelles à « un cadre éthique et juridique commun et internationalement reconnu pour la conception, la production et l’utilisation de l’intelligence artificielle, de la robotique et des systèmes ‘autonomes. »
Pour la Commission, « il y a lieu de lancer un large débat ouvert à tous sur les moyens » pour atteindre cet objectif et mettre en place « un environnement permettant à l’Europe de tirer le meilleur parti des possibilités offertes par l’intelligence artificielle » d’après Andrus Ansip, vice-président de la Commission pour le marché unique numérique. « Les données, les supercalculateurs et des investissements audacieux sont essentiels pour le développement de l’intelligence artificielle, celle-ci devant faire l’objet d’un large débat public et respecter, aux fins de son utilisation, les principes éthiques » a-t-il précisé.