La France et l’Allemagne se sont engagés à renforcer leur collaboration afin que l’Europe puisse devenir un leader mondial en matière de technologies numériques.
Le parti Social-démocrate allemand a finalement dit « oui » à la proposition de coalition avec le parti conservateur d’Angela Merkel. Un grand nombre de sujets ont été évoqués lors des négociations entre les deux forces politiques, dont un rapprochement avec la France. La nouvelle coalition a évoqué une refonte du traité de l’Elysée afin de resserrer les miens entre Paris en Berlin pour célébrer 55 années d’amitié. L’Allemagne se lance ainsi dans le sillage du dynamique président français qui déploie des efforts importants afin de renforcer la recherche en matière d’intelligence artificielle.
Emmanuel Macon veut que la France devienne un pays ouvert aux affaires, à même de devenir un des grands centres d’innovation en Europe – et ses appels ont déjà trouvé un auditoire. Ce lundi, SAP, le plus grand producteur de logiciels européens a promis d’investir 2 milliards d’euros afin de soutenir les start-ups françaises qui développent des technologies de pointe. « La France est en train de prendre la vague », expliquait Bill McDermott, directeur général de SAP au terme du sommet d’investissements de Versailles.
D’autres multinationales du numérique ont également révélé des plans d’investissement dans l’hexagone lors du sommet. Facebook a ainsi annoncé dans la nuit son intention d‘investir 10 millions d‘euros supplémentaires en France d’ici à 2022 via son centre de recherche dans le domaine de l‘intelligence artificielle. La multinationale veut aussi financer la reconversion de 65.000 personnes aux compétences digitales en France d‘ici fin 2019. Google va, pour sa part, ouvrir un centre de recherche fondamentale sur l‘intelligence artificielle en France, le deuxième en Europe après Zurich.
L’Allemagne a donc appelé à une véritable initiative commune franco-allemande en matière d’innovation numérique. « Renforcer la coopération entre nos deux pays est une condition sine qua non au renforcement européen », a déclaré le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble. « C’est pourquoi il est si important de se souvenir que ni la France ni l’Allemagne n’aura d’avenir sans l’Europe. » Les Sociaux-démocrates ont rallié cette cause, faisant d’un axe Paris-Berlin fort une des lignes directrices de la politique à venir de la nouvelle coalition allemande.
Berlin semble toutefois encore rechigner à l’idée d’une agence européenne pour l’innovation – inspirée de la Defense Advanced Research Projects Agency (« Agence pour les projets de recherche avancée de défense ») américaine – comme l’a appelé de ses vœux le président Macron. Le dirigeant français a en effet plaidé en faveur d’une agence dirigée par les états membres pour tenir tête à la Chine et aux Etats-Unis. Le projet « devrait avancer lors des prochains moins » a-t-il déclaré la semaine dernière – une promesse qui ne se réalisera pas sans le soutien de Berlin.
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