Un article fondateur publié le 12 mars 1989 par le Cern donnait naissance au World Wide Web – un projet initialement pour mieux communiquer au sein de la communauté scientifique.
Tim Berners-Lee, un physicien britannique, savait-il qu’il allait révolutionner le monde en ce 12 mars 1989 ? Si la première adresse Web est apparue le 20 décembre 1990 – elle renvoyait à un site du Cern (Centre européen de recherche nucléaire) c’est ce chercheur qui, un an plus tôt, créé le site Web inaugural, qui expliquait ce qu’était le World Wide Web. Son projet : créer une plateforme pour transférer des informations sur le réseau Internet en utilisant de l’hypertexte.
« Le but du Web est de permettre aux non spécialistes d’accéder à des informations qui n’étaient pas accessibles », explique Jean-François Groff, qui a travaillé aux côtés de Tim Berners-Lee au Cern à cette époque. « Dans une réunion, les gens s’échangent des documents papier qui sont ensuite perdus. L’idée de Tim était de rendre ces documents accessibles sans passer par le papier », rappelle-il. Une idée qui marque le début d’internet tel qu’on le connait aujourd’hui.
« Vague mais excitant », commentait à l’époque son supérieur hiérarchique. Un manque de vision assez ironique. « Dès le départ, la dimension planétaire était présente. Très tôt, on a eu la sensation que l’histoire s’écrivait » relativise François Flückiger, qui a repris la direction technique du Web au Cern après le départ de Berners-Lee. Le premier navigateur web apparait moins d’un an et demi après, en décembre 1990.
De fait, le Web fonctionne avec un système de liens hypertexte : la possibilité à partir d’une page, de cliquer sur des mots-clés qui conduisent directement à la page leur étant consacrée, elle-même contenant des liens vers d’autres pages. Il est basé sur le langage HTML – un standard qui permet de créer des pages web – le protocole d’échange hypertexte HTTP – qui permet à l’utilisateur de demander, puis de recevoir une page web – et les adresses URL.
Puis, le 30 avril 1993, le Web passe dans le domaine public. Il était alors composé d’une cinquantaine de serveurs. On en comptait 205 368 103 en avril 2010. Grace à ce développement, toute personne disposant du matériel nécessaire et d’une connexion à Internet a pu participer à l’aventure. On a depuis passé la barre de la moitié de l’humanité connectée à Internet.