Le Parlement européen a appelé à un renforcement de la protection contre les « opérations de désinformation » russes en ligne.
Le 17 mercredi janvier, lors d’un débat en plénière, le Parlement européen a tiré la sonnette d’alarme quant à l’impact de la propagande russe au sein de l’UE. Durant cette session, le Commissaire à la défense, Julian King, s’est montré inhabituellement brutal dans son évaluation des opérations de désinformation du Kremlin : « Il ne fait franchement guerre de doute qu’il existe une campagne planifiée de désinformation pro-Kremlin. Elle publie les mêmes fausses informations sur autant de plateformes et dans autant de langues et aussi souvent que possible », a-t-il mis en garde.
Les médias financés par Moscou ont gagné en influence au cours des dernières années – et leur attention s’est davantage tournée vers le public européen. De fait, après « deux ans de travail », l’agende de sécurité européenne East Stratcom Task Force a relevé « plus de 3 500 cas de fake news prorusse. D’après M King, elles visent à affaiblir l’Union. Le communiqué du parlement publié en amont de cette session fait mention d’une « campagne orchestrée par le Kremlin » qui se base sur la diffusion de « fuites, fausses informations, des campagnes de désinformation et des cyberattaques. »
Plusieurs domaines ont été la cible de tentatives de désinformation, dont le référendum britannique sur le Brexit, les élections française et allemande ou encore le référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Le Congrès américain se penche lui-aussi sur une possible ingérence russe dans les présidentielles de 2016. Lors de la séance de mercredi, certains eurodéputés ont accusé les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, YouTube…) d’avoir facilité la circulation de « fake news ». Twitter a réagi en annonçant la création d’un service prévenant les usagers lorsqu’ils ont été exposés à une information liée à une source suspectée d’être de la propagande orchestrée par Moscou.
Tout le monde ne voit toutefois pas le problème du même œil. Pour les partis eurosceptiques et populistes, les médias sponsorisés par la Russie ont perms de donner un éclairage différent et d’enrichir le débat. David Coburn, eurodéputé affilé au parti antieuropéen UKIP a réagi : « La poussive propagande russe m’inquiète moins que la propagande proeuropéenne. De fait, le site Russia Today a donné la parole à UKIP là où la BBC ne le faisait pas. En ce sens on peut dire qu’ils défendent le liberté – une liberté que vous cherchez à restreindre. »
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