La configuration globale des réseaux 5G en Europe se précise après une période de flottement.
Où en est la 5G – ou cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile ? Les premiers réseaux sont annoncés aux Etats-Unis, en Corée du Sud et au Japon pour la fin de l’année, et dans l’Union européenne, ces réseaux ont attendus d’ici 2020. Dans le sillage du congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone, les états membres de l’UE ont trouvé un accord à propos des fréquences 5G et de la durée des licences d’exploitation.
La 5G devrait permettre des débits de télécommunication mobile de plusieurs gigabits de données par seconde, soit 100 fois plus rapide que la 4G à l’horizon 2020. Une telle amélioration devrait permettre de développer de nouveaux usages ou de renforcer des fonctionnalités préexistantes, comme le cloud computing, l’intégration et l’interopérabilité d’objets communicants et de smartgrids et autres réseaux dits intelligents.
« Nous jetons les bases du déploiement de la 5G en Europe, car de nombreuses applications, des véhicules connectés aux villes intelligentes et à la télémédecine, n’auront pas lieu sans une connectivité de premier plan », résume Andrus Ansip, vice-président de la Commission pour le marché unique numérique. Aussi faut-il établir un cadre assurant rentabilité d’un investissement dans les infrastructures nécessaires à cette technologie.
« Si l’UE veut réellement avancer sur la 5G, les États membres doivent unir leurs forces et faire preuve de l’esprit d’initiative nécessaire pour rassurer les investisseurs », estime John Giusti, de GSMA, l’association professionnelle qui organise le congrès de Barcelone. « Il faut soit des licences à long terme, soit un cadre temporaire très clair favorisant le renouvellement. Sans cela, nous n’arriverons pas au type d’investissement qu’on verra en Asie ou en Amérique ».
La partie n’état toutefois pas gagné d’avance. Un véritable bras de fer s’était développé entre les autorités européennes et un groupe de grands opérateurs télécoms européens (Orange, KPN, Deutsche Telekom, Telefonica et Telecom Italia…), qui se sont réunis sous la bannière de l’association professionnelle ETNO (Europe’s telecommunications network operators). Ces derniers demandaient des licences d’exploitation plus longues pour les spectres 3,6 GHz et 26 GHz qui porteront le futur réseau.
Vendredi dernier, cependant, le Conseil (qui représente les Etats) et la Commission européenne sont parvenus à un accord. Les blocs de fréquences sur lesquels les opérateurs déploieront leur réseau vont être mis aux enchères pour une exploitation sur les 20 prochaines années – un peu en dessous des attentes des lobbys de la téléphonie et des opérateurs européens, donc.