Vingt-quatre des états membres de l’UE ont décidé de se regrouper au sein d’une « approche européenne » commune pour l’intelligence artificielle. L’objectif : concurrencer les géants du secteur américains et asiatiques.
L’UE se met en ordre de bataille afin d’entrer dans la cour de grands en matière d’intelligence artificielle (IA). 24 Pays – tous les états membres à l’exception de Chypre, de la Roumanie, de la Croatie et de la Grèce – se sont accordées pour « moderniser les politiques nationales » pour développer et financer la recherche à grande échelle dans le domaine. Aucun un montant spécifique n’a toutefois été annoncé pour cette initiative.
Cet engagement commun prévoit des modifications des lois nationales, de nouveaux fonds d’investissement dans l’IA, et des centres de recherche paneuropéens. Dans ce contexte de collaboration plus poussée, le gouvernement allemand s’est a proposé à la France – très engagée sur ce dossier -d’ouvrir un centre de recherche commun.
Les quatre pays de l’UE qui n’ont pas signé l’accord ne s’y sont pas pour autant explicitement opposés. Ils ont déclaré avoir besoin d’une approbation formelle avant de s’engager, et attendent un texte concret sur la stratégie européenne en matière d’IA pour le soumettre à leur parlement. Ce texte de présentation générale doit être publié le 25 avril d’après Mariya Gabriel, commissaire européenne chargée du numérique.
Selon la commissaire, il exposera les questions juridiques que la technologie est susceptible de soulever. Il devra aussi développer les axes de développement ermettant de concurrencer des acteurs déjà bien installés. « Les États membres ont un niveau d’excellence dans certains secteurs, mais seuls ils ne peuvent pas faire le poids sur la scène internationale. Pourtant, l’UE peut être une force motrice », a-t-elle déclaré.
Si la diversité des paysages économiques et des politiques a ralenti les efforts européens en matière d’IA, Mariya Gabriel a estimé que la stratégie à venir chercherait à les transformer en force. « Je crois que les désaccords peuvent être un atout pour l’UE », a-t-elle déclaré. Une valeur clé devra toutefois unir les état membres : « prévenir la création et l’utilisation nuisibles d’applications d’IA ».
« Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que la Chine le fasse. Nous devons le faire. Avec une démocratie et un système juridique qui fonctionne, l’Europe doit considérer cela comme le facteur le plus important. La concurrence avec la Chine, la concurrence avec les États-Unis, est évidemment importante. Mais si nous ne créons pas le cadre juridique et éthique, nous serons de toute façon perdants », a précisé Peter Eriksson, ministre suédois du développement numérique.