Les cybercriminels perpétrant des offensives virtuelles contre un ou plusieurs états membres de l’Union européenne depuis l’étranger se verront infliger des sanctions.
Quelques jours avant des élections européennes sur lesquelles de suspicions d’ingérence informatique sérieuses pèsent, le Parlement européen a approuvé un nouveau système de répression contre les cybercriminels. Le 17 mai dernier, l’Union européenne a mis en place un système de répression contre les offensives virtuelles. L’idée principale de ce texte est de permettre aux 28 pays membres d’agir plus rapidement en cas de cyberattaque. Au programme, gel d’avoirs et interdiction de séjour au sein de l’Union pour les hackers identifiés comme tels ou des institutions responsables.
Dans une déclaration, Jeremy Hunt, ministre des Affaires étrangères britannique, s’est félciité de la mesure. D’après lui, « depuis trop longtemps, des acteurs hostiles menacent la sécurité de l’Union européenne en perturbant des infrastructures clés, en tentant de déjouer les principes de nos démocraties et en volant des secrets commerciaux et de l’argent se chiffrant en milliards d’euros. Cette décision était donc indispensable ». Une position partagée par le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok. « Notre réponse commune envoie un message clair : les attaques dans le domaine numérique sont inacceptables », a-t-il estimé.
L’heure ne serait donc plus à tendre l’autre joue. Si aucun nom, ni pays en particulier, n’a été divulgué dans le document, sa cible principale est claire : la Russie – la Chine, et la Corée du Nord dans une moindre mesure. Les gouvernements néerlandais et britannique ont en effet dernièrement fait l’objet d’attaques virtuelles venant de Moscou. « Notre message aux gouvernements, régimes et gangs criminels qui s’apprêtent à [en] mener est clair : la communauté internationale prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver l’État de droit » a martelé M. Hunt.
Des sources estiment que Moscou s’est déjà rendu coupable de nouvelles opérations de désinformation virtuelles dans la campagne des européennes – en particulier en France et en Allemagne. Le quotidien américain he New York Times (NYT) a ainsi rappelé qu’une multitude de sites Web et de comptes de médias sociaux liés à la Russie répandent de la désinformation susceptibles de provoquer de la discorde et de la défiance sociale. Ces contenus, semblerait-il, sont ensuite repris et amplifiés sur la toile par des groupes en soutien à l’extrême droite.