La ville de Londres a déployé un système de reconnaissance faciale, dont le taux de réussite est largement inférieur aux attentes initiales.
C’était un saut dans le vide pour Londres : déployer la reconnaissance faciale en direct dans toutes les rues de la ville. Avec ses 627.000 caméras de rue, la capitale britannique est ainsi devenue la sixième ville la plus surveillée du monde, malgré l’indignations de la part des locaux, mais aussi d’associations luttant pour le respect des libertés individuelles. La London’s Metropolitan Police comptait ainsi scanner pas moins de 9 000 visages par semaine, les archiver et développer la reconnaissance faciale automatique grâce à un système baptisé Live Facial Recognition technology.
SI la mesure est contestée, notamment au sin de l’opinion publique, les autorités assurent qu’elle vise à la sécurité des habitants de la ville. La Met Police a assuré que ce système doit permettre de « combattre les crimes, la violence et l’exploitation sexuelle des enfants ». Mais l’argument ne convainc pas tout le monde. L’association de défense des libertés Big Brother Watch a en effet considéré que l’initiative consacrait l’émergence d’un « état de surveillance orwellien ».
L’initiative « orwellienne » n’a cependant pas été couronnée du succès escompté. Si le nombre de visage scannés est proche des chiffres espérés, seules 8 personnes ont été identifiées de manière efficace par le système. Pour ne rien arranger, il ne s’agit pas de la première tentative de mettre en place un tel système. Depuis 2016, les services de renseignement britanniques emploient leur propre technologie de reconnaissance faciale utilisée pour identifier des individus recherchés. Cette dernière était déjà peu reluisante avec son taux d’erreur de 81%.
L’ancienne technologie est toutefois bien moins mauvaise que le nouveau système. La déception est d’autant plus importante que la police avait promis 70 % de précision dans la reconnaissance des personnes filmées dès le début des tests. Mais cet échec ne fait pas décolérer les détracteurs de l’initiative. L’association Big Brother Watch a ainsi déclaré : « C’est un désastre pour les droits humains, une violation de nos libertés les plus fondamentales et un embarras pour notre capitale ».
Dans le même temps, l’Union européenne semble être en voie de prendre une voie toute autre. A Bruxelles, il serait ainsi question d’interdire la reconnaissance faciale dans l’espace public sur une durée de trois à cinq ans. Pour l’UE, il s’agit de réguler l’utilisation de la reconnaissance faciale avant de l’autoriser, même au niveau expérimental, pour éviter tout abus Une école suédoise a même été récemment condamnée par le Contrôleur européen de la protection des données pour son recours à un programme pilote visant à contrôler les absences au moyen de la reconnaissance faciale.