Les levées de fonds du secteur fintech français ont atteint quelque 365 millions d’euros en 2018, avec des progressions maquées pour les néobanques, la blockchain, l’assurtech et la regtech.
Les startups françaises mêlant finance et innovation ont connu une belle année en 2018 d’après le dernier rapport du cabinet KPMG. Les levées de fonds du secteur sur l’ensemble de l’année d’élèvent ainsi à un total de 365 millions d’euros au cours de l’année 2018 pour 72 opérations majeures. Il s’agit d’une hausse de 14% par rapport à 2017 (318 millions).
« L’attrait des investisseurs pour ce secteur se confirme ainsi très nettement, dans un contexte international également très porteur », relativisent les auteurs de l’étude Mikaël Ptachek et Fabrice Odent. Les chiffres mondiaux portant sur la totalité de l’année 2018 ne sont pas encore disponibles, mais KPMG recensait déjà 875 millions de dollars levés au cours du premier semestre 2018.
D’après une étude du cabinet Exton Consulting le montant moyen des tours de table des Fintech françaises reste toutefois, sauf exceptions notables, deux fois inférieur à la moyenne européenne (tirée vers le haut par le Royaume-Uni et les pays Baltes) et 3,5 fois inférieur à la moyenne observée aux États-Unis. Mais la « forêt de bonsaïs » croit, notamment sous l’effet du Brexit, qui pousse idées et capitaux en dehors de la city.
Ce dynamise des fintechs est en effet bien présent dans l’hexagone. « Ce trou dans la raquette n’est pas inhérent à la Fintech française mais à l’écosystème tech français en général où le capital-risque s’est structuré plus récemment », commente Mikaël Ptachek. « Cela montre aussi qu’il y a des investissements importants dans des projets plus jeunes et c’est très sain pour les années à venir ».
« Cela est dû à l’émergence « de projets plus matures et d’une quantité importante de nouveaux projets innovants », précise KPMG. Parmi les innovations qui ont remporté le plus grand nombre de soutiens parmi les investisseurs privés on trouve le financement et les néobanques (avec 32% des fonds levés e 2018) l’inévitable la blockchain (19%), l’assurtech (12%) et la regtech (6%).
On compte également plusieurs levées de fonds supérieures à 20 millions d’euros, notamment pour Ledger avec une opération record à 61 millions d’euros, October (ex-Lendix avec 32 millions), Alan (23 millions) et Qonto (20 millions). « Ces financements viennent soutenir pour la plupart l’internationalisation des projets, ce qui correspond à l’évolution actuelle du modèle de développement des plates-formes françaises les plus avancées », détaille KPMG.
Ce développement s’accompagne de la constitution d’un véritable écosystème là où il n’y avait qu’une constellation disparate il y a encore quelques années. « Les dispositifs de collaboration et de partenariats se multiplient, visant à tirer le meilleur parti des domaines d’excellence des différents acteurs de l’écosystème », note à ce propos l’étude. Et celui-ci devrait bientôt pourvoir s’appuyer sur le développement des nouveaux modes de consommation pour accélérer sa croissance.