Facebook a annoncé vouloir mettre en place ses outils de transparence des publicités politiques payantes à l’approche des prochaines élections européennes.
Le réseau social Facebook veut mettre en place plus de transparence dans ses publicités afin de limiter l’ingérence politique lors des élections européennes. À la fin du mois de mars prochain, la plateforme de Mark Zuckerberg doit lancer un nouveau système, qui exigera de ses clients désireux d’y diffuser de la publicité politique qu’ils respectent une série de nouvelles règles. En pratique, un utilisateur pourra cliquer sur un lien publicitaire et accéder à l’acteur derrière son financement. En outre, Facebook et Instagram vont répertorier pour une durée de sept ans les budgets et cibles de leurs campagnes publicitaires. Ce système qui a déjà été testé en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Brésil.
« Nous prévoyons de nouveaux outils visant à empêcher toute interférence dans les élections et à rendre la publicité sur Facebook plus transparente », a déclaré Nick Clegg lors d’un évènement public organisé à Bruxelles à l’occasion de la journée européenne de la protection des données à caractère personnel. « Cette approche nous permettra d’accroître rapidement et considérablement les mesures que nous prenons pour lutter contre la désinformation, en ce sens qu’elle rassemblera des dizaines d’experts issus de différentes équipes de l’entreprise : lutte contre les cybermenaces, science des données, ingénierie, recherche, gestion des communautés et expertise juridique ».
Facebook a retenu un champ plutôt large au mot « politique », incluant des sujets comme l’immigration ou la fiscalité en plus de la promotion plus directe d’un candidat ou d’un parti. Le groupe montre donc patte blanche après une série de scandales et d’abus qui ont sensiblement affecté son image. « Facebook peut être un exemple pour les entreprises basées sur les données, mais les questions qui ont été soulevées dépassent notre entreprise » bottait en touche Nick Clegg. « Chacun doit jouer son rôle. Facebook n’a pas toutes les réponses, les gouvernements et les régulateurs non plus. Nous devons apprendre les uns des autres et travailler ensemble. »
Si l’effort consenti par le géant du web semble conséquent, ça n’est pas un hasard. S’il ne rentre pas dans le pas, Bruxelles a promis des représailles. Et la menace ne laisse pas indifférent après les récentes condamnations à des montants historiques de plusieurs GAFA ces derniers mois. « L’approche d’autorégulation est une chance que nous offrons à ces plateformes de prouver qu’elles peuvent se charger du problème des infox », a expliqué à ce propos la commissaire européenne à l’économie et à la société numériques ; Mariya Gabriel. « L’approche réglementaire ne sera cependant pas exclue si elle était jugée nécessaire. » a-t-elle toutefois prévenu.