La nouvelle génération de téléphonie mobile, qui devrait être disponible en 2025, pose de « très hauts risques » pour la cybersécurité, selon l’agence européenne pour la cybersécurité
La 5G, ou cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile, qui devrait devenir une réalité quotidienne d’ici 2025, promet des débits de plusieurs gigabits de données par seconde – soit 1 000 fois plus rapides que les réseaux mobiles en 2010. Cette révolution du partage de données mobiles, attendue tant par les entreprises que les individus, et devrait favoriser le cloud computing, l’intégration et l’interopérabilité d’objets communicants et de smartgrids et autres réseaux dits intelligents. Elle ne sera toutefois pas sans risques. C’est en tout cas ce que révèle l’Agence Européenne pour la Cybersécurité (ENISA).
Selon elle, les protocoles de la nouvelle norme ne sont pas encore bien sécurisés. Dans un rapport publié hier, l’agence européenne a souligné qu’il n’existe pas suffisamment de garanties en place pour assurer la sécurité des nouveaux réseaux. Les connexions mobiles rapides sont en effet accompagnées de risques « moyens à élevés » de cyberattaques, selon elle. Les sytèmes qui supportent la technologie comportent en effet failles déjà identifiées dans les protocoles de signalisation téléphonique SS7 et Diameter utilisés par les opérateurs pour les communications mobiles 2G, 3G et 4G – avec des débits bien plus rapides, ce qui augmenterait le risque.
L’ENISA a établi que la plupart des opérateurs de télécommunications européens ne subissent qu’un petit nombre d’attaques de cybersécurité chaque année. 61 % des entreprises ont déclaré qu’elles étaient touchées par moins de dix piratages par an. 7 % des entreprises disent subir plus de 100 attaques par an. Toutefois, le risque sera croissant à mesure que la technologie s’imposera dans nos mœurs et qu’elle supportera des transactions majeures. « Alors que le mobile joue un rôle énorme dans notre société numérique, en assurant notre infrastructure numérique quotidienne pour soutenir l’économie elle-même, les enjeux sont élevés », explique le rapport. Aussi, elle met en garde contre un « risque de répéter l’histoire ». explique le rapport.
Alors que la Commission Européenne ainsi que le Conseil de l’Europe jouent de pieds et des mains pour que la technologie soit disponible dans les plus courts délais, cet avis vient doucher les espoirs de certains. L’avis de l’ENISA es que la route est encore plus longue qu’il n’y parait avant que la 5G soit disponible partout en Europe. L’ENISA a demandé à la Commission Européenne de se saisir de la question afin qu’elle définisse clairement des « lignes directrices » contraignant les opérateurs à adopter des mesures de sécurité bien précises.