Il y a tout juste une semaine, Ursula Von Der Leyen annonçait un plan de mille milliards d’euros pour un European Green Deal. Pour une fois, personne n’accusera Bruxelles de ne pas se donner les moyens de ses ambitions. On s’interroge cependant sur ce recours à l’économie planifiée… surtout dans cette période d’incertitudes sur les questions climatiques et énergétiques.
Un plan de sacrifices pour l’Europe ?
Les quatre grands groupes du Parlement européen se sont mis d’accord pour signer la résolution du Green Deal afin de faire du continent européen le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. Cela doit se faire « tout en stimulant l’économie, en améliorant la santé et la qualité de vie des citoyens, en préservant la nature et en ne laissant personne de côté. »
Pour inscrire dans le marbre la cible de zéro émission de carbone pour 2050, il conviendra de mobiliser la « meilleure science disponible afin limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ». À cela s’ajoutent d’autres mesures sur lesquelles nous reviendrons à d’autres occasions : interdiction de pesticides, protection de la biodiversité, lutte contre le gaspillage alimentaire…
Ce plan demande un effort de financement aux européens avec 25 % du budget de l’UE dévolu à la transition[1]. Le tout étant imbriqué dans un arsenal législatif impressionnant. Les sacrifices demandés aux citoyens européens sont considérables. Or les solutions préconisées pour être crédibles devraient être partagées mondialement et non pas seulement une exception européenne. Qu’en est-il ?
Critiques indirectes en direct de Davos
Lors du sommet de Davos consacré aux enjeux climatiques, le discours de Donald Trump est venu comme pour rappeler en creux que le continent US, par la voix de son président, n’avait pas la même définition de la protection de l’environnement que Bruxelles.
Après avoir redit que les USA avaient réussi à atteindre l’indépendance énergétique et que les bas coûts de l’énergie (notamment les prix bas à la pompe) étaient une des raisons du succès de l’économie américaine qui profitaient à chaque citoyen US, il a tenu à souligner que les USA étaient le premier producteur mondial de gaz et de pétrole et que le pays n’avait plus besoin d’importer d’énergie en provenance de pays hostiles.
Il a également insisté sur les développements technologiques qui mettaient le pays au seuil de réserves illimitées d’énergie (pétrole traditionnel, LNG, charbon propre, nouvelle génération d’énergie atomique…) tout en affirmant que l’environnement était l’un des mieux préservé : un rapport récent attestant que l’eau n’avait jamais été aussi propre et l’air aussi pur depuis quarante ans. Afin d’agir pour la protection de l’environnement (« une création divine ») il a annoncé le lancement de l’opération « One trillion trees ».
Puis a eu des paroles fortes : « Le temps n’est pas au pessimisme, mais à l’optimisme » et critiqué les prophètes de malheur et leur scepticisme, des alarmistes qui veulent prendre le pouvoir et contrôler nos vies[2].
On se trouve ici à l’opposé du Green Deal européen. Pour Trump la préservation de l’environnement ce n’est pas la « neutralité climatique », mais la qualité de l’eau, de l’air et une flore abondante. Il croit dans l’innovation, le marché et les technologies vertes pour résoudre tous les problèmes. L’indépendance énergétique justifie le recours aux énergies fossiles. Sur le plan philosophique, enfin, il fait une critique non masquée contre Greta Thunberg, alors que, comme on se le rappelle, celle-ci a été accueillie à bras ouverts au Parlement européen. Deux modèles diamétralement opposés donc : la confiance dans les vertus du marché d’un côté, la planification de l’autre.
Ce discours vient donc casser l’universalité dont aurait besoin le Green Deal européen pour avoir une quelconque valeur. Car que vaut ledit plan si les Européens sont les seuls à le respecter ? Et ne parlons même pas des Chinois ou des Indiens qui, eux, continueront à privilégier des technologies fortement carbonées, parce qu’ils n’ont pas le choix… Mais il n’est pas besoin d’aller chercher sur d’autres continents des désaccords qui nuisent aux conditions préalables du succès d’un tel plan.
La Pologne d’accord pour la neutralité… mais
L’UE porte en son sein les fruits de la contradiction qui pourraient faire obstacle à sa réalisation. Ainsi, le 11 décembre 2019, la Pologne a refusé de s’engager sur la neutralité climatique à la suite d’un Conseil des membres. Si elle semble s’être ensuite ravisée pour se mettre d’accord avec les autres membres, sa position reste pour le moins réservée, comme en a témoigné Michal Kurtyka, le ministre polonais de l’Environnement dans une tribune écrite pour European Scientist en partenariat avec WCN[3] que nous avons publiée mardi.
Si le ministre reconnaît la nécessité d’un projet de neutralité climatique, il affirme que c’est un véritable défi comparable à la révolution industrielle. Pour faire sens, le projet doit être mondial : « qu’on ne soit donc pas étonnés dans 30 ans d’entendre l’Europe annoncer fièrement avoir atteint la neutralité climatique alors que le niveau global de pollution de l’environnement sera deux fois supérieur à celui d’aujourd’hui à cause de la production commandée par notre continent dans d’autres régions du monde. »
Aussi, il expose les difficultés intra-européennes qui viennent de la diversité des membres et notamment des pays de l’est : « L’Europe traverse un processus de transition énergétique et la Pologne veut y participer (…) Nous tenons évidemment à trouver une synergie avec la politique climatique de l’Union à horizon 2050, mais nous devons prendre en compte nos possibilités d’investissement. »
On lit entre les lignes que les 1 000 milliards du plan vont servir à alimenter une fantastique machine à redistribution de l’argent du contribuable européen… L’unanimité des pays membres est fragile, mais ce n’est rien à côté des controverses entre experts.
And « The best available science » is….. ?
Le dernier point que nous voudrions aborder est sans doute le plus problématique. La Commission a jeté le mot de la meilleure technologie disponible et évoqué la possibilité de mettre en place une taxonomie pour évaluer les technologies susceptibles de bénéficier de subventions.
Mais le débat sur les solutions énergétiques est loin d’être terminé. Au contraire, il est plus virulent que jamais entre l’éolien et le nucléaire, par exemple. Ainsi, dans l’interview qu’il nous a accordée à l’occasion de la sortie de son nouveau livre intitulé Un vent de folie, Bernard Durand, pourfend l’énergie éolienne qu’il considère comme « une arme de destruction massive de l’environnement pour les milieux ruraux. » Cette solution qui ne peut que faire augmenter le prix de l’électricité, et maintenant des carburants, « pour les ménages français, et donc augmenter la précarité énergétique des ménages pauvres, alors qu’il ne peut rien pour faire baisser nos émissions de CO2 et donc lutter contre la dérive climatique. Il ne peut rien pour fermer nos réacteurs nucléaires. Abîmer notre environnement pour quelque chose qui coûte très cher et qui ne sert à rien, est-ce bien raisonnable ? » Et de poursuivre : « La principale leçon à tirer est qu’il ne faut surtout pas imiter l’Allemagne, qui s’est mise de manière impulsive et irréfléchie dans une impasse écologique et économique, et dans une dépendance durable aux combustibles fossiles, en voulant développer l’éolien et le solaire photovoltaïque à tout prix ». Une critique de l’éolien d’outre-Rhin également partagée par notre rédacteur allemand Edgar Gärtner.
Autre ombre au tableau : le risque de rupture d’approvisionnement électrique évoqué par Jean-Pierre Riou dans une tribune intitulée La faillite du système électrique. L’auteur explique qu’à la suite d’une période de froid et d’intempéries prolongés appelés Dunkelflaute, « Une étude de l’office météorologique allemand DWD a montré que la complémentarité avec les éoliennes offshore et avec le photovoltaïque n’empêchait pas de réduire à moins de 2 cas par an la chute de production de leur puissance installée à moins de 10 % pendant plus de 48 heures d’affilée. » Situation qui présente de véritables risques pour l’approvisionnement énergétique alors que « L’électricité a vocation à renforcer notre indépendance énergétique et remplacer le pétrole, le charbon et le gaz dans les domaines de la mobilité et du chauffage. Notre politique énergétique n’a pas le droit de manquer ce rendez vous. En misant sur des énergies intermittentes pour remplacer des réacteurs nucléaires, son excès d’optimisme nous expose pourtant volontairement à rien moins que la faillite de tout notre système électrique. »
On aura été averti. Il n’empêche que le président Macron a choisi d’imiter l’Allemagne en actant la décision de fermer 14 nouveaux réacteurs d’ici 2035[4]. Aurait-on déjà décidé à Bruxelles que la meilleure science disponible n’était pas le nucléaire ?
En conclusion, les différents stratégiques et les oppositions idéologiques au niveau mondial rendent le plan sans effet pour l’objectif qu’il vise à atteindre, les inégalités entre les pays européens le rendent complexe à réaliser, et les controverses technologiques récurrentes sur les solutions énergétiques pour y parvenir montrent à quel point le planisme, en faisant passer l’idéologie avant le marché et la rationalité scientifique, inverse les valeurs, se coupe de la réalité et finit toujours par échouer.
[1] https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/comment-l-union-europeenne-veut-financer-sa-transition-ecologique-837035.html
[2] “These alarmists always demand the same thing: absolute power to dominate, transform, and control every aspect of our lives, (…) We will never let radical socialists destroy our economy, wreck our country, or eradicate our liberty. (…) In America, we understand what the pessimists refuse to see: that a growing and vibrant market economy focused on the future lifts the human spirit and excites creativity strong enough to overcome any challenge, any challenge by far,” he said. https://www.youtube.com/watch?v=_lpVPh6LeU8
[3] https://wszystkoconajwazniejsze.pl
[4] https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nucleaire-edf-donne-la-liste-des-centrales-qui-vont-arreter-des-reacteurs-1164755
Il faut être conscient que nos absurdes politiques climat-énergie ne reposent que sur les thèses hypothétiques et non scientifiquement prouvées du GIEC, selon lesquelles le CO2 aurait un effet mesurable sur la température. Malgré nos émissions de gaz satanique, nous n’avons pas observé de changements particuliers, si ce n’est, comme il s’en produit depuis la nuit des temps, des phénomènes météo plus ou moins violents, plus ou moins dramatiques. Voir pages 21 et suivantes ce rappel des événements climatiques dramatique en France : http://www.pensee-unique.fr/pasteau.pdf
Donc il n’y a pas d’alarmisme climatique et tous ceux qui le proclament urbi et orbi sont des menteurs, notamment le SG du Grand Machin (ONU). Pour le confirmer, plus de 750 scientifiques et ingénieurs de 35 pays ont envoyé un courrier au SG du Grand Machin (ONU) pour le lui dire, dénoncer l’inefficacité des politiques climat-énergie et leur effet néfaste sur l’économie et le pouvoir d’achat des ménages, et rappeler que le CO2 est gaz de la Vie, car il est nécessaire à la photosynthèse et à la nourriture des plantes. Bien sûr, aucune réaction et omerta politico-médiatique totale.
Il est curieux de constater que ceux qui nous bassinent avec cet alarmisme climatique imaginaire ne donnent jamais les chiffres des observations. Le terrible réchauffement, source de l’hystérie climatique actuelle, n’a été que de +0,7°C en 130 ans. Mais, depuis environ 20 ans, la TMAG (température moyenne annuelle globale) est quasiment stable, malgré une très forte inflation de nos émissions de CO2 (mesures2 UAH et Hadcrut). La tendance est d’environ +0,1°C/décennie. Alors, pour éviter que les citoyens ne soient au courant de ce plateau de température, car alors, adieu, veau, vache, cochon, couvée, et surtout adieu au racket institutionnalisé de notre pognon, la propagande ne parle plus de températures, mais, fort jésuistiquement, de l’augmentation du taux global de CO2 et de la très forte inflation de nos émissions de CO2 qui risque de nous faire tous griller. Quant aux océans3, voir le site du climatologue Ole Humlum climate4you, onglet « oceans », sea level from tide gauges, pour se rendre compte qu’ils montent de 1-1,5 mm/an, sans accélération, sans corrélation avec nos émissions de CO2 ni avec la croissance quasi-linéaire du taux global de CO2, ni avec les petites variations de température.
Voilà pour le passé et le présent. Intéressons-nous à présent au futur et posons-nous une question simple : peut-on modéliser le climat et donc prévoir avec un important degré de confiance ses évolutions multidécennales, pour 2050 et 2100 ?
La réponse est non, pour plusieurs raisons.
1) Le GIEC avait dit avec raison, dans son premier rapport, que le climat n’est pas modélisable.
2) Comme le climat est chaotique, son évolution dépend fortement des conditions initiales. Or il est impossible de les connaître avec une précision absolue.
3) Malgré nos moyens informatiques puissants, on ne sait pas résoudre un énorme système d’équations différentielles à coefficients inconnus, non linéaires et couplées entre elles.
4) On ne sait pas modéliser le cycle de l’eau, notamment l’ennuagement qui a une action forte sur la température.
5) On constate que les prévisions des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme que les modélisations prévoient un monde imaginaire déconnecté du Réel. En clair, leurs projections multidécennales ont une crédibilité nulle et il est absurde de mettre en place des politiques climat-énergie qui ne serviront à rien, si ce n’est à gaspiller des sommes pharaoniques, à diminuer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises, ce qui, mécaniquement, va supprimer de l’emploi salarié.
Il est plus que temps que nos gouvernants retrouvent bon sens et raison, notamment la Commission européenne, qui veut zéro carbone en 2050, ce qui totalement irréaliste. Aucune étude de coût, aucune étude de faisabilité, aucune étude d’impact social et économique, aucune solution économiquement et techniquement viable pour remplacer les énergies fossiles, aucune volonté de développer le nucléaire génération IV (238U et/ou 232 Th), pourtant solution d’avenir pour plusieurs millénaires, aucun retour d’expérience sur les politiques énergétiques de l’Allemagne et de l’Espagne, centrées sur les EnR fatales et intermittentes, et dont on voit les dégâts sociaux, environnementaux et économiques. Non, il s’agit de délire idéologique, comme, chez nous, pour l’arrêt de Fessenheim. C’est en outre absurde, car l’UE ne pèse que 11% dans les émissions mondiales de CO2, et, en appliquant les règles de calcul du GIEC, la neutralité carbone de l’UE en 2050 n’aurait qu’un impact de quelques centièmes de degré au plus. Usque tandem, delirium carbonum, abutere patientia nostra ?
De toutes façons, la France a reconnu qu’elle repoussait « sine die » le respect de l’accord de Paris, pour cause d’incapacité à faire baisser durablement les émissions de CO2. Peut-être à partir de 2024 !