Le Danemark a décidé de s’orienter vers une production d’énergie 100% renouvelable. Pour ce faire, il s’appuie sur un système de solidarité énergétique avec ses voisins.
Le Danemark a décidé de rehausser ses ambitions en matière de transition énergétique. Energinet, le réseau de transport d’énergie danois, a récemment indiqué que 75% de l’énergie produite dans le pays nordique était issue des énergies renouvelables. Aussi, les autorités ont fait le choix de s’orienter progressivement vers une production de 100% de son énergie grâce à des sources renouvelables. Leur objectif : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 70% en 2030 par rapport à 1990.
La raison de cet optimisme est la croissance importante du secteur éolien, sur lequel il mise depuis les années 70. Le Danemark, pays de bord de mer très plat, possède en effet une géographie favorable au développement de ce type de renouvelable. Une situation qui a rapidement été exploitée : pour rappel, en 2009, la part de l’éolien dans le mix électrique total danois – soit à la répartition des différentes sources d’énergie utilisées pour produire de l’électricité (nucléaire, charbon, pétrole, éolien, solaire…) – était inférieure à 20 %.
Avec l’ouverture parc éolien, Horns Rev 3, en 2019, en mer du Nord, le secteur éolien danois a compté pour 47 % du mix électrique total du pays sur la même année. Avec ses 49 éoliennes MHI-Vestas de 8,3 MW, ce qui est aujourd’hui le plus grand parc éolien offshore de Scandinavie est capable de satisfaire la consommation annuelle d’énergie d’environ 425 000 ménages, explique Jan Hylleberg, PDG de l’entreprise Wind Denmark.
La réussite du système danois est toutefois dépendante de ses voisins. En effet, l’éolien étant une ressource dite « intermittente », puisque dépendante des vents, par nature inconstants. Or, aujourd’hui, il n’est pas encore possible de stocker le surplus de production des éoliennes de manière efficace. Aussi le pays a déployé des câbles en direction de la Norvège et la Suède, qui du fait de leur relief plus prononcé, utilisent des barrages afin d’avoir une production renouvelable plus stable.
En cas de mauvaise météo, le pays pourra donc compter sur ses voisins pour compenser cette perte de production. A contrario, « quand les éoliennes danoises produisent trop de courant par rapport à la consommation, le pays exporte son électricité vers les barrages hydroélectriques de ses voisins » xplique Bernard Deboyser, spécialiste des énergies de l’université de Mons, en Belgique. Un « bon exemple » de la forte solidarité européenne a applaudi l’ancien Commissaire européen à l’énergie, Miguel Canete.
Et tout ceci a un coût puisque l’électricité TTC y est plus chère que partout ailleurs, et c’est le pays européen qui a la plus forte empreinte carbone par habitant !