Lors du discours d’inauguration du quatrième sommet européen de l’énergie, Miguel Arias Cañete, le Commissaire européen au Climat et à l’Énergie, a fait le point sur la stratégie énergétique de l’Union européenne. Il déplore une trop grande dépendance aux énergies fossiles.
Pour Miguel Arias Cañete, le Commissaire européen au Climat et à l’Énergie, la transition énergétique est en route. « Malgré les incertitudes géopolitiques actuelles, la transition énergétique se produit partout, que les pays ou les régions soient exportateurs ou importateurs d’énergie » a-t-il expliqué, notant « l’utilisation croissante des énergies renouvelables, les initiatives d’efficacité énergétique et le rôle des consommateurs en tant qu’acteurs » dans la transition énergétique.
Toutefois, le Commissaire souligné que l’Europe dépendait toujours aux trois quarts des énergies fossiles. « Le fait que nous dépendons encore largement des combustibles fossiles aujourd’hui est un défi majeur pour l’UE dans un monde de plus en plus incertain. Bien que nous ayons fait de grands progrès dans les énergies renouvelables, le charbon, le pétrole et le gaz représentent encore 72 % de nos principales sources d’énergie en 2016, importés pour la plupart ».
Une des sources d’inquiétude de la Commission européenne est un retour à la hausse dans les cours des énergies fossiles – relativement basses sur les marchés depuis la derrière crise du prix du pétrole. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), table en effet sur une hausse de la demande de pétrole qui pourrait passer de 93,9 millions de barils par jour (mbj) en 2016 à 104,9 mbj en 2040.
Compte tenu des ressources européennes, une large partie de ces énergies ont été importées. 88 % du pétrole, 70 % de gaz naturel et 40 % d’autres types de combustibles fossiles consommés au sein du bloc viennent en effet de l’étranger. « En regardant de près cette dépendance aux importations, il est clair que le secteur du gaz naturel est un défi de taille pour l’Union européenne », a ajouté Miguel Arias Cañete.
En 2016, la majeure partie des importations de gaz naturel de l’UE provenaient de la Russie « Étant donné la situation géopolitique internationale, l’UE doit améliorer de toute urgence sa résilience énergétique. Pour cela, nos économies doivent moins dépendre des importations d’hydrocarbures », a-t-il mis en garde.
Pour la Commission, « la sécurité énergétique » de l’UE est une priorité. Elle n’exclut cependant pas de continuer à commercer avec La Russie, mais ce pays doit garantir des « prix compétitifs ». Nouveauté dans le discours européen, Cañete a repris les propos de la chancelière allemande Angela Merkel la semaine dernière, estimant l’Ukraine doit assurer un rôle de pays de « transit » entre la Russie et l’UE.