Une partie du budget dédié à la « recherche » sur le charbon en Europe serait utilisée pour payer les salaires de membres d’un lobby en favorable au charbon d’après le Bureau européen de l’environnement.
La Commission européenne investit près de 40 millions d’euros chaque année dans le Programme de recherche technique sur l’acier et le charbon et sur son utilisation dans l’industrie. Cette initiative prévoit des subventions pour compléter les actions des États membres en rapport avec le Charbon et l’acier (des aides financières et des projets et des mesures d’accompagnement pour renforcer leur efficacité de l’extraction, leur production, leur utilisation, à la conservation des ressources et réduire leur empreinte écologique).
Or, il ressort d’une étude menée par le Bureau européen de l’environnement (BEE), une organisation non gouvernementale qui œuvre pour promouvoir le « leadership écologique » de l’UE, qu’une partie de ces fonds a été utilisée pour financer le lobbying pro-charbon nommé « CoalTech2051 ». Quelques 350 000 euros auraient ainsi été reversés à un « manager sénior », actif sept mois durant pour tenter de limiter la portée des réformes européennes sur le changement climatique et la pollution de l’air.
Ce projet, opéré par nul autre qu’Euracoal, se définit comme « un réseau européen de technologues du charbon propre qui peut donner des avis et orienter l’orientation future de la recherche sur le charbon » et « élaborer un programme de recherche stratégique pour le [Fonds de recherche du charbon et de l’acier] » – en bref, du lobbying. « Il est clair que ce projet n’est qu’un moyen de dépenser l’argent de l’UE pour la promotion du charbon et d’influencer la façon dont les fonds de l’UE sont dépensés », note Christian Schaible, directeur de la politique de la BEE.
« C’est étonnant, étant donné tout ce que nous savons sur la compatibilité du charbon pour éviter la dégradation du climat. Le charbon propre est un mythe, le charbon est un carburant intrinsèquement sale et l’UE n’a pas besoin d’un nouveau club de lobbying pour l’un des combustibles les plus polluants au monde » ajoute-t-il. « Cela pose évidemment la question d’un potentiel conflit d’intérêts », estime pour sa part Anton Lazarus, directeur communication de la BEE.